C’est une intervention très politique, pour un dossier qui n’est pas censé l’être. 48 heures après l’arrestation de Pavel Durov en France, Emmanuel Macron a, chose rare, choisi de commenter indirectement une affaire en cours sur X (ex-Twitter). Et au passage, il a saisi cette occasion pour contester la lecture que de nombreux internautes ont des évènements récents.
« L’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours. Ce n’est en rien une décision politique. Il revient aux juges de statuer », a écrit le chef de l’État dans un message, dénonçant au passage des « fausses informations concernant la France suite à l’arrestation de Pavel Durov. »
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Le président de la République ajoute que « sur les réseaux sociaux comme dans la vie réelle, les libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux. C’est à la justice, en totale indépendance, qu’il revient de faire respecter la loi ». Et de rappeler que c’est la règle « dans un État de droit ».
Le message a également été traduit en anglais, de manière à renseigner le reste du monde sur la position française. Le sujet est très commenté aux États-Unis, notamment dans les milieux conservateurs mais aussi sur les réseaux sociaux. Il s’agit aussi indirectement de contrebalancer un narratif déployé par la Russie, y compris avec des mèmes.
Une enquête judiciaire en cours
Les raisons pour lesquelles Pavel Durov a été arrêté en France restent à ce stade assez floues. Il a été évoqué une insuffisance de la modération face à la prolifération de certains contenus manifestement illicites (trafics, piratage, abus sexuels, fraudes, etc.), mais aussi un manque de coopération avec les autorités judiciaires et administratives lors d’enquêtes.
Les informations autour de l’arrestation sont donc encore à éclaircir, mais la prise de parole d’Emmanuel Macron vise à écarter certaines hypothèses, qui circulent beaucoup en ligne. Il a été évoqué une manœuvre contre la liberté d’expression (en censurant Telegram) ou encore une atteinte à la vie privée (en déployant une porte dérobée).
Beaucoup d’intervenants très médiatiques comme Elon Musk, Edward Snowden ou le présentateur américain conservateur Tucker Carlson, ont très vite relié cette affaire à une volonté de censurer la liberté d’expression en amplifiant la modération des contenus. L’AP suggère que ce n’est pas le sujet, mais une enquête sur des délits (blanchiment d’argent, trafic de drogue, etc.).
Des explications qui peinent à convaincre au regard des réactions qui sont visibles sous le message d’Emmanuel Macron. De son côté, Pavel Durov reste entre les mains des autorités françaises. L’AFP a appris que la garde à vue de l’intéressé a été prolongée par les enquêteurs français dans la journée du 25 août. Elle peut durer 96 heures au total.
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