L’émergence d’un printemps démocratique dans les pays arabes est source d’agacement pour les différents régimes au Maghreb et au Moyen-Orient. Pour étouffer toute velléité de protestation de la part de la population, quoi de mieux que de filtrer ou de couper Internet ? Certes, la Tunisie et l’Égypte s’y sont cassées les dents. Mais cela n’empêche visiblement pas le Bahreïn de s’y mettre.
D’après le quotidien Le Monde, qui s’appuie sur les données recueillies par Arbor Networks, une diminution notable du trafic Internet à Bahreïn a pu être observée depuis le début de la semaine. Cette baisse significative du trafic, entre 10 et 20 %, tranche avec les niveaux constatés par l’entreprise américaine lors de ces trois dernières semaines.
Situé sur un archipel du Golfe Persique, le petit État du Bahreïn est en proie depuis quelques jours à des protestations de plus en plus vives de la part de sa population. Comme au Yémen et en Libye, le pouvoir essaie de contenir la fronde en déployant d’importants moyens policiers et militaires, et en limitant les moyens de communication (mobiles, Internet).
S’il n’est pas listé dans la catégorie « Ennemis d’Internet » par l’ONG Reporters Sans Frontières, l’État du Bahreïn n’en demeure pas moins sous surveillance. En 2009, une campagne contre la pornographie a entraîné la fermeture de 1 040 sites, dont certains n’avaient absolument rien à voir avec l’objectif annoncé. Des sites comme l’Arabic Network for Human Rights Information et le Bahrain Centre for Human Rights en ont fait les frais.
Les mesures ne se sont pas limitées aux seuls opposants du régime ou aux ONG locales. La censure a également frappé des réseaux sociaux (Facebook, Twitter), mais aussi le site encyclopédique Wikipedia, la plate-forme vidéo YouTube et même le service de visualisation terrestre Google Earth. Ces mesures seront-elles efficaces à l’heure où la colère populaire gronde ?
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