Mardi, le journal L’Express révélait qu’à l’occasion de la visite en Israël au mois de mai dernier, le Premier ministre Manuel Valls et son entourage avaient « dû laisser leurs téléphones sécurisés avant d’être reçus en haut lieu », et que « en les reprenant, la délégation a eu la mauvaise surprise de constater » que certains téléphones buggaient, comme s’ils avaient été manipulés.
Le journal laissait donc fortement entendre que la délégation française avait accepté de se séparer de ses téléphones et de les perdre de vue, ce qui est contraire à tout usage et aux normes de sécurité qui doivent s’imposer dans un tel voyage diplomatique à l’étranger. Confier ses téléphones et ne plus avoir la main dessus, c’est prendre le risque qu’ils fassent l’objet, soit de manipulations visant à y installer des mouchards, soit d’un examen technologique pour en extraire le contenu ou comprendre comment fonctionne le chiffrement mis au point par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi).
Nous ne sommes pas totalement dénués de bon sens
Mais trois jours plus tard, alors que la polémique enfle, Matignon dément. « En aucun cas, la délégation n’a remis ses téléphones aux services secrets israéliens », affirme à L’Obs le cabinet du Premier ministre. Le chef du cabinet Sébastien Gros assure que « les téléphones, qui sont tous sécurisés, ont été remis aux policiers français ».
Il n’y aurait donc aucun lien entre le piratage éventuel, qui se serait alors fait à distance, et le fait que la délégation a été priée d’abandonner les téléphones le temps d’un entretien.
À Numerama, M. Gros précise qu’un seul téléphone (et non pas plusieurs comme l’écrivait L’Express) est effectivement tombé en panne à Tel Aviv dans l’après-midi, « ce qui n’était jamais arrivé », et qu’il a donc été envoyé à l’Anssi pour tenter de comprendre pourquoi. L’analyse n’a rien donné. Par ailleurs, le cabinet du Premier ministre nous indique que lorsqu’ils sont remis aux personnels de sécurité français, les téléphones sont placés dans des caissons qui doivent empêcher en principe tout piratage à distance.
Suite aux révélations de L’Express, le bureau de Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, avait démenti et fait savoir que « Israël considère la France comme un pays ami, lui transmet des renseignements en cas de nécessité, et ne l’espionne pas ». Matignon lui-même avait affirmé, selon les propos rapportés, que « un allié n’espionne jamais ses amis », ce qui avait fait beaucoup sourire.
« Nous ne sommes pas totalement dénués de bon sens », veut rassurer aujourd’hui le cabinet de Manuel Valls. qui confirme qu’il y a bien eu des anomalies constatées, mais que « apparemment rien n’indique une tentative d’intrusion ».
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