Les plaintes pour abus de position dominante s’accumulent contre Google. Alors qu’une enquête a été ouverte en novembre dernier par la Commission européenne, le géant américain de la recherche en ligne doit faire face à l’action en justice déclenchée par 1PlusV, une entreprise française spécialisée dans les moteurs de recherche spécialisés (dits moteurs de recherche verticaux).
« Tous les moteurs verticaux sur la première page sont des moteurs verticaux appartenant à Google » a déclaré Bruno Guillard, le fondateur et président de la société. « Si vous n’êtes pas sur la première page de résultats de recherche de Google, vous n’existez pas » a-t-il ajouté. Dans sa plainte, 1PlusV assure avoir subi un « dé-référencement massif » de ses services de la part de Google.
La décision d’attaquer Google fait suite à une première plainte déposée l’an dernier par le biais d’eJustice, un portail de recherche dédié au droit et à la justice. À l’époque, 1PlusV avait accusé Google d’avoir pénalisé volontairement le classement de eJustice dans les résultats d’une requête. Les comparateurs de prix Ciao et Foundem avaient également alerté la Commission européenne.
« Nos algorithmes ont pour mission de proposer dans les premiers résultats les sites que les internautes vont trouver utile » s’était défendue la firme américaine à l’époque. « Nous n’avons rien de spécial contre les moteurs de recherche verticaux« , citant en exemple d’autres services similaires qui ne rencontrent pas de difficultés particulières.
Google, dont la part de marché atteint au moins 90 % dans plusieurs pays européens, est un défi permanent pour les autorités de régulation. En effet, lorsque son unique fonction était le simple indexage de l’information disponible sur le net, la question de la neutralité des moteurs de recherche ne se posait pas vraiment. Google se contentait de classer et de hiérarchiser l’information selon ses algorithmes.
Depuis plusieurs années, le géant américain a néanmoins élargi son activité à d’autres domaines. De nouveaux services ont été lancés, faisant de l’entreprise un éditeur à part entière. Or, cela place Google dans une situation délicate, puisqu’il se retrouve en concurrence avec des sociétés rivales et indexées par le moteur de recherche.
Dans la mesure où Google protège jalousement son algorithme de recherche, il est impossible de savoir si la firme agit absolument loyalement. Même si la Commission européenne se penche sur cette affaire, il restera sans doute toujours un soupçon de suspicion dans l’air. Car Google, société commerciale, a surtout l’objectif de gagner de l’argent.
Même si cette intervention manuelle n’est pas avérée, il n’est pas difficile à comprendre que Google a inévitablement un intérêt à se donner un coup de pouce.
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