C’est une première, dont l’excuse semble des plus curieuses. Le ministère de la Justice de Russie a refusé d’enregistrer le Parti Pirate comme formation politique légalement reconnue, au motif que son nom évoquerait la piraterie… maritime. Peut-être une idée influencée par Jack Lang, le pro-Hadopi missionné par l’ONU pour lutter contre les pirates des mers ?
Selon le site Russia Today qui rapporte l’information, le ministère aurait envoyé une lettre au Parti Pirate pour leur expliquer très sérieusement que la « piraterie » étant une activité d’attaque sur les mers ou sur les fleuves qui constitue un délit pénal, l’enregistrement d’un « Parti Pirate » ne pouvait pas être admis en Russie.
L’affaire pourrait faire rire, mais elle agace profondément Lola Voronina, administratrice du Parti Pirate International, qui est également membre du Parti Pirate russe. Elle rappelle que depuis la création du PiratPartiet suédois en 2006, 41 formations employant la bannière « Parti Pirate » se sont créés dans le monde, et qu’il est impossible de croire qu’il s’agisse d’une formation de pirates des mers. Les Partis Pirates de France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne ou Suisse ont tous été reconnus officiellement dans leurs pays respectifs, sans que le leur nom ne pose jamais problème. Ces formations militent pour la liberté de communication, et demandent une réforme des droits de propriété intellectuelle qui profite à la libre circulation des œuvres.
Lola Voronina se demande d’ailleurs si la Russie croit que les deux députés du Parti Pirate élus au Parlement Européen (dont un seul peut siéger en attendant l’application des nouveaux traités) sont des représentants des pirates qui attaquent des bateaux pour en confisquer le butin ou prendre en otage les passagers.
Le président du Parti Pirate russe Pavel Rassudov a annoncé son intention de faire appel de la décision devant les tribunaux. Le problème risque d’être le calendrier. Rassudov souhaite en effet porter l’étiquette du Parti Pirate lors des élections législatives du 4 décembre 2011. Or il ne pourra pas le faire si la décision du gouvernement russe n’est pas infirmée par un jugement définitif.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !