Dans le cadre de l’enquête ayant permis d’identifier et d’arrêter le gérant présumé de KickAss Torrents, les investigations se sont notamment tournées vers Facebook et Apple, qui ont fourni un certain nombre d’éléments utiles à l’instruction.

Il faut toujours se méfier des traces que l’on peut laisser sur Internet. Ce précepte, nul doute qu’Artem Vaulin va le méditer longtemps. En effet, selon la plainte au pénal déposée par les autorités américaines dont Computer World se fait l’écho, il apparaît que la chute du site de liens BitTorrent survenue cette semaine a été en partie provoquée par Facebook et Apple. Plus exactement, par les données en possession des deux sites.

Dans le travail d’enquête qui a été effectué pour traquer celui qui est présenté comme le gérant de KickAss Torrents, on apprend que ce sont d’abord les adresses IP utilisées pour héberger les domaines du site qui ont été pistées. Celles-ci ont ensuite conduit les enquêteurs vers un FAI canadien, qui a remis tous les éléments en sa possession, incluant des mails et des informations personnelles, dans le cadre d’une réquisition judiciaire.

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C’est à ce moment-là que des contenus liés à Apple et Facebook ont été repérés.

L’enquête a notamment mis au jour l’existence d’un compte Apple avec lequel Artem Vaulin a fait des achats sur iTunes, via deux adresses IP. Celles-ci sont aussi apparues dans des données communiquées par Facebook. Elles sont liées à une page sur le réseau social faisant la promotion de KickAss Torrents. Le mail Apple lui-même contenait de nombreux messages faisant référence au site, à ses opérations et à son entretien.

« Pendant le déroulement de l’enquête j’ai identifié un compte email Apple nommé [email protected] qui appartient à Artem Vaulin. Les données fournies par Apple ont montré que [email protected] a mené une transaction iTunes avec l’adresse IP 109.86.226.203 le ou autour du 31 juillet 2015 », explique l’enquêteur dans la plainte au pénal, à propos des indices concordants obtenus chez Facebook et Apple.

Facebook

« La même adresse IP a été utilisée le même jour pour se connecter au compte Facebook de KAT [l’autre nom de KickAss Torrents, ndlr]. Ensuite, le ou autour du 9 décembre 2015, [email protected] a utilisé l’adresse IP 78.108.181.81 pour conduire une autre transaction sur iTunes. La même adresse IP a été utilisée pour se connecter sur le compte Facebook de Kat le ou autour du 4 décembre 2015 », continue-t-il, précisant avoir obtenu notamment les données de connexion de l’intéressé et leur fréquence d’utilisation.

La contribution de Facebook et d’Apple à l’enquête n’est pas absolument anormale. Les deux entreprises coopèrent très souvent avec les autorités, qu’elles soient judiciaires ou administratives. Il suffit de voir le volume des requêtes que les deux groupes reçoivent chaque année dans le monde (cela ne veut pas dire pour autant que toutes sont suivies favorablement). C’est de l’assistance habituelle et il est attendu que ces services, dans le cadre de la loi et de leurs règles, assistent la justice.

Facebook et Apple coopèrent sans souci avec les autorités judiciaires et administratives, à condition que les demandes respectent un strict formalisme

Par exemple, Facebook explique que « chacune des demandes que nous recevons fait l’objet d’une vérification de sa validité juridique et nous rejetons ou demandons plus de précisions sur les requêtes qui sont trop larges ou trop vagues ». Des règles similaires sont appliquées par Apple. La fourniture d’un mandat en bonne et due forme est requise et si la légitimité ou la portée d’une demande est douteuse, les sociétés ont la possibilité de la contester

Tous ces éléments ne plaident pas en faveur d’Artem Vaulin, qui doit faire l’objet d’une demande d’extradition vers les États-Unis à la suite de son arrestation cette semaine en Pologne. L’intéressé, un Ukrainien de trente ans, est accusé d’avoir fondé et d’opérer KickAss Torrents, un site à travers lequel les internautes peuvent trouver de très nombreux fichiers piratés. Artem Vaulin est notamment poursuivi pour infraction au droit d’auteur et blanchiment d’argent.

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