On le sait, Muriel Marland-Militello est une fervente partisane du concept d’Internet civilisé si cher à Nicolas Sarkozy. La députée UMP des Alpes-Maritimes l’a encore démontré récemment, en prévoyant de déposer une proposition de loi visant à renforcer les sanctions pénales contre les auteurs d’attaques informatiques. L’élue vise en particulier les attaques DDOS et souhaite la suspension de l’accès des internautes participant à des assauts.
Cette annonce est survenue dans un contexte un peu particulier. Le mois dernier, nous apprenions que les serveurs du ministère de l’économie, des finances et de l’industrie ont été la cible d’attaques très pointues. Mais surtout, le communiqué de la députée est une réponse (tardive) aux « terroristes de l’Internet » qui ont frappé le site J’aime les artistes en 2009 et ciblé le site web de la Haute Autorité.
Dans les faits, la vision manichéenne de Muriel Marland-Militello ne correspond pourtant pas à la réalité. Alors que la députée UMP cherche à dépeindre les auteurs de ces attaques comme des terroristes, il s’avère que ces derniers sont avant tout mus par une ambition politique. Et les activités des Anonymous en sont la démonstration la plus claire, à l’image de leur dernier communiqué.
Sur Anon News, des membres d’Anonymous annoncent l’arrêt des hostilités contre Sony. Ces dernières avaient débuté cette semaine, en réaction à l’attitude procédurière de l’entreprise japonaise à l’encontre des hackers qui avaient réussi à jailbreaker la PlayStation 3. Les Anonymous avaient alors décidé de mener une campagne d’attaques contre Sony.
« Ces derniers jours, Anonymous s’est attaqué à Sony en réaction à son attitude déplorable non seulement envers les possesseurs de PS3 et les jailbreakers, mais aussi envers le grand public. Leur propagande vis-à-vis du jailbreak laisse entendre que cela favorise le piratage et entraîne des pertes d’emploi, alors que cela ne vise qu’à laisser au consommateur la possibilité d’utiliser un matériel à sa guise » a commenté le groupe.
« Anonymous n’est pas en train d’attaquer le PlayStation Network en ce moment. La position officielle de Sony est que le PSN est en cours de maintenance. Nous réalisons que cibler le PSN n’est pas une bonne idée. Nous avons donc choisi de suspendre temporairement nos attaques, jusqu’à ce qu’une solution permette de ne pas affecter les clients de Sony » est-il ajouté.
La réaction d’Anonymous est intéressante à analyser. La mouvance est loin de se comporter comme de vulgaires terroristes, comme semble le croire Muriel Marland-Militello. Les Anonymous sont plutôt des manifestants organisant une sorte de sit-in virtuel qui empêche l’accès à un service (le sit-in étant matérialisé par une attaque DDOS rendant les serveurs indisponibles).
L’objectif n’est pas de faire des dégâts, mais de présenter leurs revendications. Et ces actions ne sont pas du tout orientées contre les clients ou les utilisateurs. Finalement, c’est un peu comme des grévistes qui arrêtent de bloquer les trains pour ne pas énerver les usagers. Ici, Anonymous ne souhaite pas retourner « l’opinion publique » des internautes contre elle. C’est un comportement éminemment politique.
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