Afin d’obtenir la fermeture des sites accusés de favoriser le piratage et la contrefaçon de biens manufacturés, les autorités américaines ont adopté depuis quelques mois une nouvelle approche. Avec le concours du département de la justice et des douanes américaines, les États-Unis ciblent désormais les noms de domaine, afin de rendre les sites web inopérants dans le monde entier.
Cette tactique a montré une certaine efficacité. Ainsi, les autorités US ont obtenu la saisie de 9 noms de domaine en 2010. L’opération a été renouvelée quelques mois plus tard, en bloquant 70 noms de domaine en novembre, puis 18 sites en février. Cette fois, il s’agissait essentiellement de sites proposant des biens matériels contrefaits (vêtements, sacs, produits électroniques, DVD…), mais cette nouvelle politique peut s’appliquer à d’autres domaines.
Les effets de la saisie restent cependant assez limités. En effet, les États-Unis ne peuvent intervenir efficacement et rapidement que sur les organismes de gestion des domaines de premier niveau génériques basés sur le sol américain. C’est le cas pour VeriSign en Virginie (.com, .net et .biz), Afilias en Pennsylvanie (.info) et Public Interest Registry en Virginie (.org).
Conscients de cette faiblesse, des programmeurs ont conçu une extension Firefox qui devrait rapidement gagner en popularité chez les adeptes du téléchargement. Baptisée MafiaaFire Redirector, l’application permet de rediriger l’internaute vers le site alternatif lorsque l’original a été saisi par les autorités US. Selon les auteurs de l’application, une extension pour Chrome sera bientôt disponible.
La foire aux questions précise également que la mise à jour de la liste des sites bloquées est réalisée manuellement. Seuls les sites alternatifs ouverts par le propriétaire du site original sont acceptés. Les auteurs expliquent vérifier précautionneusement les sites alternatifs, afin d’éviter de se faire piéger par un site vérolé. Enfin, les sous-domaines et adresses pointant vers des dossiers (www.adresse.com/dossier/sousdossier) sont rejetés.
Interrogé par TorrentFreak, le groupe explique que l’apparition de cette extension n’est « qu’une première étape, […] les utilisateurs peuvent s’attendre à des add-ons, des extensions et plug-ins de notre part. Notre but est de renverser les tentatives gouvernementales de censurer Internet et à peu près tout ce que le lobby anti-piratage peut mettre en place pour préserver son modèle économique antédiluvien« .
Cette extension peut s’avérer pratique dans les cas où un site déclaré illicite aux USA est légal dans un autre pays. C’est typiquement le cas de Rojadirecta, un site web spécialisé dans la diffusion de matches de sport en streaming. Privé de ses domaines en .com et .org, le site est revenu en ligne avec le domaine national espagnol (.es) et d’autres extensions de secours (.me et .in).
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