Il n’aura pas fallu bien longtemps à l’Élysée pour corriger le tir. Suite aux propos tenus par Nicolas Sarkozy sur la loi Hadopi lors de l’installation du Conseil national du numérique (CNN), beaucoup ont compris que le président de la République reconnaissait non seulement son erreur, mais était également prêt à une révision du dispositif à travers un troisième acte, surnommé Hadopi 3.
Dans un communiqué diffusé hier soir, l’Élysée s’est efforcé de démentir toute remise à plat du dispositif anti-piratage. « Ni le bien-fondé de l’action de l’Hadopi, ni la nécessité d’une lutte déterminée contre le piratage, n’ont donc été mis en doute par le président de la République » explique le service presse, ajoutant « que la défense du droit d’auteur constituait […], aujourd’hui comme hier, un impératif catégorique« .
« Au moment où l’action de l’Hadopi, six mois après le commencement de son activité, porte ses premiers fruits et où ce modèle novateur suscite dans le monde entier un intérêt croissant, le président de la République tient à réaffirmer son plein et entier soutien à l’Hadopi et souhaite que l’action de cette autorité indépendante puisse poursuivre son déploiement sur une grande échelle » termine le communiqué.
Reste à savoir de quels fruits parle-t-on. À l’heure actuelle, la riposte graduée se limite à l’envoi de courriers électroniques et de lettres recommandées. Autrement dit, la troisième phase permettant de suspendre un abonnement Internet n’a pas été déclenchée. Aucun internaute en France n’a pour l’instant été condamné. Par ailleurs, le label Offre Légale ne convainc pas tout le monde, pas plus que les spécifications fonctionnelles des moyens de sécurisation.
Du côté de la Hadopi, on se montre confiant. Dans un communiqué, la présidente de la Haute Autorité a salué « la lucidité, le pragmatisme et l’ambition avec lesquels ont été évoquées les questions numériques par le président de la République« . Marie-Françoise Marais s’est également réjouie du « soutien appuyé » de Nicolas Sarkozy envers la défense du droit d’auteur, un « impératif catégorique« .
Marie-Françoise Marais s’est également félicitée « d’avoir, avec les Labs, doté l’institution d’un dispositif innovant de réflexion et de travail tout entier consacré à la recherche de solutions équilibrées et adaptées pour l’avenir de la diffusion des œuvres sur Internet« . Tout le monde ne partagera pas cette opinion, surtout au regard des spécifications fonctionnelles envisagées dans la deuxième version du cahier des charges.
Reste qu’à l’approche de l’élection présidentielle de 2012, le soutien de Nicolas Sarkozy envers la loi Hadopi se devrait se faire de plus en plus discret.
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