Avec l’élection de Donald Trump, le site Polymarket est soudainement passé de l’ombre à la lumière. Si vous ne le connaissez pas, il s’agit d’un site pour spéculer sur des faits d’actualité. Il permet d’acheter des actions correspondant à un fait, qui évoluent en fonction de ce qu’il se passe. Polymarket fonctionne grâce à des courbes et à des cryptomonnaies, avec la possibilité d’acheter ou de vendre une action à tout moment. On trouve sur Polymarket des milliers de marchés différents, pour parier sur le nom d’un futur président, sur la date de la fin d’une guerre, sur la valeur du Bitcoin ou sur le futur gagnant de la Ligue des champions.
Le 13 décembre, malgré l’interdiction de la plateforme en France, les parieurs ont investi un peu plus de 150 000 euros sur le nom du futur premier ministre de la France, en remplacement de Michel Barnier. Les événements politiques, qui ont provoqué plusieurs rebondissements en quelques heures, illustrent parfaitement les limites du modèle.
Bayrou : un ultra-favori en chute libre, qui termine par une remontée spectaculaire
Sur Polymarket, on ne fait pas des paris, mais on achète des actions.
Le 13 décembre, les membres du site avaient notamment la possibilité d’acheter un jeton « François Bayrou oui », un jeton « François Bayrou non » ou un jeton « Sébastien Lecornu oui »… Leur valeur évolue en temps réel en fonction de l’actualité et, selon Polymarket, le site prédit généralement l’avenir d’une manière plus fiable que les instituts de sondage. Polymarket se présente comme un site d’investissement, où l’actualité remplace la bourse.
La désignation du premier ministre par Emmanuel Macron ne fait pas une très bonne publicité à Polymarket, puisque le site a passé la matinée à suivre les rumeurs et les chaînes d’info, sans jamais prédire quoi que ce soit.
Le matin, François Bayrou était considéré comme le favori des médias. Le président du MoDem s’est entretenu avec Emmanuel Macron pendant 1h40, ce qui laissait penser que le président de la République l’avait désigné. Des doutes ont commencé à émerger après l’entretien, quand des médias ont annoncé que les deux hommes s’étaient disputés.
Et puis, plusieurs médias ont annoncé qu’Emmanuel Macron avait annoncé à François Bayrou qu’il ne le nommerait pas. Le camp du MoDem aurait volontairement fait fuiter l’information, par volonté de protester. Sébastien Lecornu est immédiatement devenu le favori des parieurs (plus de 60 % de chance), avant de dégringoler au profit de Bernard Cazeneuve (plus de 60 % à son tour), qui a fini par céder sa place à Roland Lescure (plus de 50 %).
À 12h42, l’Élysée a annoncé à l’AFP le nom de l’heureux élu : François Bayrou. Les marchés ont immédiatement retourné leur veste, avec un François Bayrou à 100 %. L’action a atteint sa valeur maximale, toutes les autres sont tombées à 0 %.
Ces courbes, qui sont plus ironiques que vraiment significatives, illustrent parfaitement la volatilité des plateformes comme Polymarket qui, contrairement à ce qu’affirme son créateur, ne prédit pas vraiment l’avenir.
Polymarket n’est qu’un site de rumeurs, avec de l’argent en jeu. À titre informatif : si vous aviez parié 100 euros sur François Bayrou à 12h41, vous auriez eu 570 euros dans votre portefeuille à 12h42.
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