C’est par le très officiel service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, le FSB, davantage connu par son ancien acronyme de KGB, que l’information est sortie : le gouvernement russe aurait été la cible d’une attaque informatique d’une ampleur relativement inhabituelle. Celle-ci aurait été détectée dans les infrastructures de plus d’une vingtaine d’autorités et de systèmes publics.
D’après la description faite par le FSB, dont la BBC se fait l’écho, l’attaque informatique a pris la forme d’un virus espion qui se serait répandu rapidement sur les réseaux du gouvernement. Le FSB n’a pas indiqué (ou n’a pas voulu indiquer) l’identité de ceux qui sont responsables supposés du programme, mais il a insisté sur le fait que la typologie du hack semble s’approcher d’une forme de « cyber-espionnage bien connue », sans donner plus amples informations sur sa nature.
Une forme de cyber-espionnage bien connue
Toujours selon les informations que le FSB a bien voulu donner, l’attaque est présentée comme ayant été « planifiée et réalisé professionnellement » et visait plus particulièrement les structures scientifiques et militaires de l’État ainsi que des « infrastructures importantes du pays ». Le logiciel permettrait, selon les services russes, d’allumer caméra et micro sur les ordinateurs infectés, mais également prendre des captures d’écran et surveiller les textes qui sont tapés au clavier.
Il existe un certain nombre de pays qui sont présentés comme ayant des fortes capacités en matière de piratage informatique. Sont généralement cités les États-Unis, la Russie, la Chine, Israël, le Royaume-Uni et la France, même si d’autres nations dans le monde disposent aussi de compétences informatiques défensives et offensives.
Quoiqu’il en soit, le tempo de l’annonce n’est pas du tout anodin. Elle survient alors que la Russie est actuellement pointée du doigt par les autorités américaines pour son implication supposée dans l’attaque qui a visé le parti Démocrate.
L’organisation Wikileaks a en effet publié une liasse de documents sensibles qui ont été dérobés aux démocrates et rendus public en marge de la convention qui a officialisé la candidature de Hillary Clinton, perturbant de fait le déroulé de l’élection présidentielle avec l’immixtion suposée d’une puissance étrangère dans le scrutin.
Comme toujours dans le domaine des attaques informatiques, il est très difficile d’établir avec certitude les responsabilités des uns et des autres et, en la matière, les démocrates n’ont pas en possession les preuves qui permettraient de confirmer non ou la piste d’une attaque d’origine russe. D’autres les ont peut-être, comme la NSA, mais leur caractère de toute évidence très sensible bloque leur publication.
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