Depuis plusieurs mois, le département de la sécurité intérieure a adopté une nouvelle approche face aux sites web accusés de faciliter le piratage et la contrefaçon de biens manufacturés. Plutôt que de chercher à obtenir le blocage de ces sites au niveau des FAI, les autorités américains saisissent les noms de domaine grâce à la coopération des organismes de gestion américains.
Cette tactique a récemment été contrariée par l’apparition d’une extension Firefox baptisée MafiaaFire. Celle-ci propose de rediriger automatiquement les internautes se rendant sur un site qui a été saisi vers le domaine alternatif du site, lorsque celui-ci existe. En conséquence, les efforts du département de la sécurité intérieure et de sa filiale ICE (Immigration and Customs Enforcement) sont grandement diminués.
Mécontentes, les autorités américaines ont contacté la fondation Mozilla pour lui demander de retirer l’extension du dépôt officiel. Sans succès. Torrentfreak rapporte que l’éditeur du logiciel libre Firefox a refusé de répondre favorablement à la demande des autorités américaines, non pas par goût de la provocation mais parce que celle-ci ne se fonde sur aucune base légale.
Le responsable juridique de Mozilla, Harvey Anderson, a expliqué que l’approche de la fondation Mozilla est de se conformer aux décisions du tribunal. Sur son blog, il a indiqué avoir posé une série de questions au département de la sécurité intérieure pour évaluer cette requête. Pour l’heure, les autorités américaines n’ont toujours pas répondu aux sollicitations de la fondation Mozilla.
« L’une des questions fondamentales dans cette affaire est de savoir dans quelles conditions les intermédiaires techniques suivent les requêtes du gouvernement qui ont un effet de censure et qui peuvent menacer l’Internet ouvert. […] Dans ce cas, la justification sous-jacente provient d’ayants droit dont le désir légitime est de lutter contre le piratage » a expliqué Harvey Anderson.
« Le problème découle de l’utilisation des capacités du gouvernement au service de titulaires de droits quand cela peut avoir des conséquences inattendues et néfastes. À long terme, le défi consiste à trouver de meilleurs mécanismes qui fournissent des processus transparents sans empiéter sur la liberté des développeurs et des utilisateurs » a-t-il conclu.
MafiaaFire est donc toujours présent dans le dépôt officiel de Mozilla. À supposer que la fondation ait quand même accédé à la demande du département de la sécurité intérieure, cela n’aurait de toute façon pas changé grand chose. L’add-on aurait été hébergé sur d’autres sites web.
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