Le gouvernement a présenté une ordonnance approuvant la circulation sur la voie publique des voitures sans conducteur ou ayant des systèmes d’aide à la conduite, à des fins expérimentales. Il s’agit de faire de la France un pays pionnier dans ce domaine.

La France s’ouvre à la voiture sans conducteur. Au cours du conseil des ministres du 3 août, le gouvernement a approuvé le principe d’une expérimentation des véhicules à délégation de conduite sur la voie publique. Une ordonnance portée par Ségolène Royale, ministre de l’environnement, et par Alain Vidalies, secrétaire d’État en charge des transports, a été présentée en ce sens.

Dans le compte-rendu publié par l’exécutif, ces moyens de transport — officiellement décrits par la terminologie de « véhicule à délégation partielle ou totale de conduite » (VDPTC) — sont vus avec beaucoup de bienveillance et sont considérés ni plus ni moins comme « l’avenir de l’industrie automobile ». Un avenir que les constructeurs français devront embrasser, ce qu’ils ont déjà commencé à faire.

L’avenir de l’industrie automobile

Les deux principaux groupes industriels que sont Renault et Peugeot ont en effet des projets pour lancer leurs premiers modèles commerciaux d’ici 2019 et 2020. D’ici là, des autos partiellement autonomes seront lancées, avec des capacités de circulation en autonomie dans des embouteillages ou sur des autoroutes. La conduite en ville, très complexe à mettre en œuvre, ne surviendra qu’après 2020.

Les voitures autonomes « sont une étape incontournable vers une mobilité apaisée, une régulation et une sécurisation des trafics, et des transports plus efficaces et plus respectueux de l’environnement », continue le gouvernement, quelques mois après le scandale de Volkswagen, où il a été découvert que le groupe allemand a mis en œuvre des techniques pour réduire frauduleusement les émissions polluantes de certains de ses moteurs diesel et essence lors des tests d’homologation.

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Des voitures de ce type ont déjà circulé.

L’exécutif met aussi en avant le fait que ces transports d’un nouveau genre sont « une piste de progrès prometteuse pour la sécurité routière. Le véhicule autonome devrait avoir des capacités de réaction et d’adaptation supérieures à celles d’un conducteur humain et ainsi commettre moins d’erreurs que ce dernier sujet à la fatigue, l’alcool, la distraction ou l’inexpérience ».

Dans les faits, la France avait déjà autorisé la circulation de certains prototypes sur les routes. À titre d’exemple, une voiture expérimentale conçue par le groupe PSA Peugeot Citroën a fait circuler une voiture autonome entre Paris et Bordeaux pendant 580 km sur autoroute. Il y a également eu de nombreux tests sur des circuits privés, avec des travaux qui remontent jusqu’à la fin des années 1990.

Renault volant

Le volant, un dispositif voué à disparaître dans quelques dizaines d’années.

Sans parler des véhicules vendus par Tesla, qui peuvent d’ores et déjà circuler sans l’aide du conducteur sur les autoroutes françaises, à condition que le propriétaire reste en alerte, continue de gérer certaines actions (décider s’il faut doubler le véhicule de devant en mettant le clignotant) et soit prêt à tout moment à reprendre le contrôle du véhicule.

Le franchissement d’une nouvelle étape vise, selon le texte, à traduire « l’ambition » de la France pour qu’elle « soit reconnue comme une terre d’expérimentation du véhicule autonome, un centre d’excellence de l’intelligence embarquée et un leader en sécurité des systèmes complexes, afin de préparer les nouvelles mobilités de demain », en faisant du pays « un des pionniers dans la conception du véhicule autonome pour tous ».

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