La taxe sur les achats de publicités en ligne, surnommée taxe Google, n’a décidément pas les faveurs du gouvernement. Ce matin sur Canal +, dans l’émission La Matinale, le ministre en charge de l’industrie et de l’économie numérique, Eric Besson, a souhaité que l’entrée en vigueur de ce nouveau prélèvement n’ait pas lieu début juillet, comme prévu, mais plus tard.
« La clé, c’est le financement des réseaux » a expliqué le ministre. « Si toute la valeur ajoutée est prise par ces sociétés de service […] et qu’il n’y a plus personne à terme pour investir sur les tuyaux […] vous vous doutez bien qu’il y a un gros problème. Or Internet ‘va manger’ de plus en plus de bande passante » dans les années à venir, notamment avec le développement des contenus audiovisuels.
Ces grands groupes, établis fiscalement à l’étranger, devraient ainsi bénéficier d’un répit supplémentaire, même si le ministre assure que des discussions sont en cours avec eux mais aussi avec les autres Etats. Une réunion sur cette question doit se dérouler à l’automne, a-t-il indiqué, afin de réfléchir aux moyens permettant de financer de façon pérenne les infrastructures du réseau.
Le rapporteur général de la Commission des finances du Sénat, Philippe Marini, estime que l’instauration d’une telle taxe devrait rapporter à l’Etat entre 10 et 20 millions d’euros par an, en captant une partie des revenus des géants du web. Or, les professionnels craignent qu’en voulant s’attaquer aux grands éditeurs établis à l’étranger, le gouvernement pénalise le développement économique des acteurs français du numérique.
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