Lors de l’eG8, dont nous racontions hier notre expérience de l’intérieur, la protection des droits d’auteur a été régulièrement l’objet des interventions. Dès le discours d’ouverture de Nicolas Sarkozy. « Vous avez permis à chacun, par la seule magie du Web, d’accéder d’un simple clic à toutes les richesses culturelles du monde. Il serait vraiment paradoxal que le Web contribue, à terme, à les assécher« , a sermonné le Président de la République. « Si les esprits créatifs sont spoliés du fruit de leurs talents, ils ne sont pas simplement ruinés, plus grave, ils perdent leur autonomie, ils seront contraints de mettre leur liberté en gage (…) personne ne doit pouvoir être impunément exproprié du produit de ses idées, de son travail, de son imagination, de sa propriété intellectuelle« .
Si ça n’était par l’intervention non programmée de John Perry Barlow, qui a eu le don d’agacer le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand par sa seule présence sur scène, et par la présentation salutaire de Lawrence Lessig avec lequel Frédéric Mitterrand a refusé de discuter, il n’y aurait eu aucun débat. Tous les intervenants étaient d’accord sur le principe d’une protection à l’ancienne des droits d’auteur.
Mais en conclusion des deux journées, le directeur de Google Eric Schmidt a rappelé l’importance d’ajouter de la souplesse en Europe, et demandé à ce qu’aucune position ferme ne soit adoptée sur cette question.
Sa parole n’a visiblement pas été entendue. Dans ses conclusions, révélées par l’AFP, le G8 souligne en effet la nécessité de « mettre en place des législations et des cadres nationaux pour améliorer le respect (de la propriété intellectuelle) » et promet de « prendre des mesures fermes contre (leur) violation« . Sans que l’on sache quelles seront ces mesures. Lors de l’eG8, aucun consensus n’a été dégagé autour de l’Hadopi, loin s’en faut. Et le sujet a été soigneusement évité par l’Elysée, qui n’a pas invité la Haute Autorité à venir prêcher la bonne parole (nous n’avons d’ailleurs croisé aucune des personnalités dirigeantes de l’Hadopi).
« Nous nous sommes mis d’accord sur un certain nombre de principes, dont la liberté, le respect de la vie privée et de la propriété intellectuelle (…), la cyber-sécurité, et la protection contre le crime, qui sont essentielles à un internet fort et florissant« , résume la déclaration finale. Le G8 souhaite impliquer toutes les parties prenantes dans la création d’un « environnement dans lequel internet peut prendre son essor d’une manière équilibrée« .
(Illustration : Elysée.fr, C. Alix)
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