Ils sont incorrigibles, les parents. Malgré les campagnes de prévention et d’éducation (et surtout de répression), rares sont ceux qui ont demandé à leurs enfants d’arrêter de télécharger de la musique ou des films sur Internet. Puisque c’est comme ça, l’industrie va jouer sur leurs peurs : la pornographie, la violence, les virus, les spywares…

L’alliance Pro-Music qui rassemble les plus grandes maisons de disques du monde et les organisations de producteurs s’est associé au britannique Childnet International, une association dont le but est de sécuriser Internet pour les enfants. Les deux organisations lancent ensemble dans 19 pays un guide intitulé « les jeunes, la musique et l’internet », avec en point de mire le Peer-to-Peer.

La campagne est clairement destinée à faire passer le P2P pour un repère de pornographes et un terreau idéal pour la croissance des virus. « Le plus grand risque du P2P pour les enfants est de [télécharger] des contenus fâcheux tels que de la pornographie ou des images violentes« , prévient le guide.

De la pornographie pour nos petites têtes blondes ? Oui, même pour les plus sages et mignons d’entre eux. Car « il a été découvert que même des fichiers nommés ‘Winny l’ourson’ ou ‘Pokemon’ contenaient de la pornographie« .

Le constat : il est impossible d’avoir confiance dans les réseaux P2P.

La réponse (si possible) : donnez de l’argent à vos enfants pour aller télécharger la musique qu’ils aillent sur les plateformes légales payantes.

Trois réflexes à acquérir

Le guide distingue en effet trois reflexes que devraient immédiatement acquérir les parents responsables.

Tout d’abord, parlez chez vous aux petits déliquants qui utilisent les réseaux P2P. « Parlez du droit d’auteur, et de ceux qui y perdent quand les chansons sont distribuées sur l’Internet, conseille le guide. « Mais aussi, qui paye la facture si quelqu’un dans votre foyer est poursuivi ?« .

Ensuite, vérifiez votre ordinateur et faire la chasse aux logiciels de P2P. Ils doivent être purement et simplement éliminés des disques durs. Qu’importe que leur usage s’accroît pour la diffusion des fichiers légaux. Il reste cette maudite pornographie, la même que celle que les associations familiales fustigeaient pour dénoncer Internet à la fin des années 1990.

Enfin, « explorez la musique légale du web« . Le guide renvoie vers la liste des 200 revendeurs de musique fournie par Pro-Music.com, et rappelle que plus d’un million de titres sont disponibles actuellement de façon totalement légale. « Pour un prix inférieur à celui d’un ticket de bus adulte, vous pouvez télécharger un morceau depuis un revendeur de musique légal et le garder à vie« , explique le guide.

Une mention très timide de la musique libre

Fait intéressant, le guide évoque finalement l’existence de sites de musique « libre » (sans, cette fois, dire exactement où les trouver). « Il y a aussi beaucoup de sites de musique légale disponibles sans frais« , reconnaissent ainsi Childnet et Pro-Music, qui les décrivent comme « des sites où les musiciens veulent que les fans samplent leurs œuvres et s’informent sur les concerts et les albums dont ils font la promotion. Loin de faire directement référence aux labels tels que Magnatune, le guide conseille simplement aux enfants de se rendre sur les sites officiels de leurs artistes préférés, où ils trouveront la plupart du temps quelques clips Windows Media ou Real Player. « La qualité du son peut varier, mais c’est une bonne affaire à explorer« .

Une bonne affaire pour ces radins de pirates, en quelque sorte…

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