La semaine dernière, le sommet du G8 s’est terminé avec un discours appelant à un nouvel élan pour la liberté et la démocratie. À cette occasion, une délégation du premier forum réunissant les patrons des grandes sociétés des télécoms et du numérique a remis ses conclusions aux chefs d’État. L’importance de la défense du droit d’auteur a été rappelée dans la déclaration finale, tandis que la neutralité des réseaux a brièvement été évoquée.
À la lumière des récents propos de Stéphane Richard, l’actuel PDG de France Télécom, on comprend mieux pourquoi. Membre de la délégation qui a rencontré les chefs d’État à Deauville, Stéphane Richard a laissé entendre que sa société allait s’associer à Google – également représenté dans la délégation eG8 – pour améliorer l’accès au réseau des internautes qui accepteraient de payer plus cher pour une meilleure qualité de service.
« Stéphane Richard a dit mercredi avoir discuté avec le moteur de recherche Google d’une segmentation plus poussée de l’accès aux réseaux télécoms, en faisant payer plus cher aux usagers qui veulent un meilleur service : une connexion plus stable, plus rapide ou prioritaire » rapporte Reuters. « Dans un tel cadre, l’opérateur et le géant américain pourraient se partager les revenus supplémentaires issus d’une différenciation supplémentaire du service« .
« Est-ce qu’ils vont payer pour investir à nos côtés dans les capacités de réseau ? Non. Mais si la question est de savoir s’ils sont prêts à collaborer avec nous pour développer des usages plus intelligents du réseau ainsi que pour éduquer les consommateurs, alors oui« . « Larry Page m’a dit qu’ils étaient ouverts d’esprit sur ce sujet et prêts à ouvrir des discussions« . a déclaré Stéphane Richard.
Google et Orange se sont opposés à plusieurs reprises sur la question du financement des réseaux. À plusieurs reprises, la firme de télécommunications française a tenté de pousser l’entreprise américaine à mettre la main au porte-feuille afin de soutenir la consommation toujours plus importante de bande passante. Des demandes rejetées par Google, qui assure participer déjà au financement des infrastructures.
Ce débat se répercute sur la neutralité du net. La réflexion d’Orange sur la segmentation de l’accès aux réseaux télécoms n’est pas nouvelle, puisqu’elle est notamment apparue dans une campagne publicitaire de 2009. Les liens que tissent l’opérateur télécom français avec Dailymotion (vidéo) et Deezer (musique) laissent craindre l’émergence d’un Internet à plusieurs vitesses, depuis un même abonnement.
En matière de neutralité du net, Google a une position ambivalente. L’an dernier, le géant américain a démenti son intention de conclure un accord avec Verizon, un opérateur américain, afin de favoriser son trafic par rapport à celui de ses concurrents. Le démenti n’avait toutefois pas nié l’existence de discussions, ni l’émergence éventuelle d’un accord. Les discussions engagées avec Orange montrent que Google se penche toujours sur cette question.
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