« Je suis un nazi », avait écrit Kanye West (ou Ye), la semaine dernière sur X (ex-Twitter), en plus d’une flopée de messages ouvertement antisémites et glorifiant Hitler, et d’autres également misogynes. Au même moment, le rappeur américain avait mis en vente sur son site, pour 20 dollars, des t-shirts comportant une croix gammée, symbole du nazisme. Son compte X avait disparu dans la foulée, sans que le réseau social confirme l’avoir supprimé ; le chanteur a donc pu le supprimer lui-même. Il y a effectivement peu de chance que cette suspension vienne de X : les contenus pro-nazis ne sont plus sanctionnés depuis que le réseau est devenu X sous Elon Musk.
Dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 février 2025, la plateforme Shopify a quant à elle supprimé la boutique de Kanye West. En raison de l’orientation nazie du site ? Pas réellement.
![Le site Yeezy de Kanye West n'est plus accessible. // Source : Capture d'écran réalisée le 12 février à 9h. Le site Yeezy de Kanye West n'est plus accessible. // Source : Capture d'écran réalisée le 12 février à 9h.](https://c0.lestechnophiles.com/www.numerama.com/wp-content/uploads/2025/02/yeezy-capture-1024x576.jpg?resize=1024,576&key=540f2a36)
Un porte-parole de Shopify, relayé par le New York Times, a précisé que la boutique du chanteur « ne s’est pas engagée dans des pratiques commerciales authentiques et a violé nos conditions, nous l’avons donc supprimée de Shopify ». Il s’agit ainsi d’une suspicion de fraude. Même son de cloche en réponse à tous les autres médias qui les ont interrogés. Aucune mention, donc, de la promotion du nazisme.
Quand la haine n’est pas sanctionnée
Et pour cause : comme le relèvent Bloomberg ou encore TechCrunch, les politiques de Shopify ont changé courant 2024, aux États-Unis, pour alléger la modération sur le discours haineux, qui n’est désormais plus sanctionné. TechCrunch a ainsi pu identifier une boutique, tenue par un « créateur avec 200 000 abonnés » (non mentionné), qui tient sans aucune barrière — et en étant toujours en ligne — une boutique Shopify « glorifiant les camps de concentration d’Auschwitz et épousant le négationnisme de l’Holocauste ».
Par ailleurs, le média The Logic indique avoir eu accès à des échanges Slack (plateforme d’échanges professionnels au sein d’entreprises) de Shopify, dans lesquels l’avocate générale Jess Hertz écrit que le t-shirt avec une croix gammée était « un coup monté » et « pas une tentative de bonne foi de gagner de l’argent », de même qu’il « entraînait un risque réel de fraude ». Elle aurait alors ajouté que le t-shirt était « ignoble, dégoûtant et inexcusable », que « tout le monde est d’accord avec cela », mais que « l’opinion n’entre pas en ligne de compte » car « ce qui compte, ce sont nos conditions d’utilisation ».
La plateforme a refusé de commenter, en dehors de la déclaration initiale de son porte-parole.
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