Les effets de la politique de Donald Trump se font de plus en plus sentir. Dès sa prise de fonction le 21 janvier 2025, la Nasa était contrainte de diffuser un mémo dans lequel elle annonçait mettre fin à tous ses programmes de DEIA — diversité, équité, inclusivité, accessibilité. Le mémo invitait aussi à la délation, en laissant une période de sursis, après laquelle ne pas dénoncer des collègues pratiquant malgré tout des formes de DEIA entraînerait des « conséquences négatives ».
Désormais, comme le rapportait le site NASA Watch le 7 février, de nombreuses sources en interne dénoncent l’interdiction de tout symbole LGBTQIA+, sous menace de sanctions. Ces sanctions n’ont toutefois pas été posées par écrit, et l’agence conteste.
Un « congé administratif » comme sanction ?
« Les employés ne peuvent pas avoir de drapeaux de pride, d’épinglettes, de cordons de badge, d’arrière-plans Teams, de vêtements, d’autocollants d’ordinateur portable — ou quoi que ce soit lié à la fierté dans leur bureau », relève NASA Watch. Cela concerne aussi bien les personnes LGBTQIA+ que les alliés.
Cette règle n’est pas écrite, mais communiquée oralement de la part de la direction de l’administration, qui a demandé aux managers de le rappeler à leurs employés.
![L'inclusivité étant désormais bannie à la NASA, il semble en aller de même de toute représentation LGBT+. // Source : Montage NASA Watch L'inclusivité étant désormais bannie à la NASA, il semble en aller de même de toute représentation LGBT+. // Source : Montage NASA Watch](https://c0.lestechnophiles.com/www.numerama.com/wp-content/uploads/2025/02/pride-nasa-1024x576.jpg?resize=1024,576&key=dad73e4b)
La conséquence en cas de non-respect de cette « règle » ? Être mis en congé administratif, une sorte de congé payé aux États-Unis, mais qui, dans ce contexte, semble être imposé. Telle est en tout cas la menace qui plane, puisque NASA Watch ne relève pas encore de mise en application.
Zoe Lofgren et Valerie Foushee, deux membres de la Commission de l’espace et de l’aéronautique de la Chambre des représentants, aux États-Unis, ont qualifié dans un communiqué cette décision de « dérapage ridicule ».
En revanche, dans une mise à jour diffusée le 11 février, le média Space a reçu une déclaration d’un porte-parole de la Nasa, dans laquelle l’administration spatiale nie en partie ces accusations, notamment la mise en congé administratif : « Il n’y a pas de nouvelles interdictions concernant les objets personnels dans les espaces de travail des employés. Comme toujours, ces objets doivent être conformes aux règles et directives légales et de sécurité de la Nasa. Certains responsables ont rappelé aux employés de faire attention aux objets personnels qu’ils ont dans leur espace de travail, mais il n’y a pas de sanctions ou d’avertissements concernant la mise en congé administratif pour l’exposition d’objets personnels. »
Cette polémique rejoint de nombreuses autres sur la « chasse à la diversité » à laquelle s’emploie Donald Trump. Il y a quelques jours, les équipes du Département de l’Efficacité Gouvernementale, dirigé par Elon Musk, ont débarqué de force dans les locaux de l’agence climatique. Mais, d’après les sources internes, il s’agissait surtout de cibler toute référence à des programmes de DEIA. De même, toute référence aux termes LGBTQIA+ a disparu du site officiel de la Maison-Blanche dès le jour d’inauguration de Donald Trump. Le CDC a par ailleurs suspendu temporairement les publications scientifiques pour en vérifier la terminologie, afin de viser notamment les références au genre.
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