Kamini a marqué l’histoire d’Internet avec Marly-Gomont, dont le clip est le premier buzz français sur YouTube. Dans une interview inédite, il nous confie ses souvenirs et nous explique l’impact que ce succès a eu sur lui, sur les gens et sur ce village. Il n’est pas non plus en manque de projets.

« Je viens pas de Paname mais de Marly-Gomont » : personne n’a oublié Marly Gomont, et relancer ce célèbre clip donne un agréable goût de nostalgie sur ce qu’était Internet il y a 20 ans. Car Marly-Gomont a profondément marqué l’histoire de YouTube : ce clip de rap — au flow impeccable — est le premier buzz de la plateforme en France.

« Ça s’est passé le 12 septembre 2006, en tout cas pour moi », nous confie Kamini dans notre interview Cybercafé, dans laquelle il nous raconte l’histoire du clip et son impact. Cette date n’est pas celle de la mise en ligne de la vidéo sur YouTube, mais celle où, pour la première fois, quelqu’un reconnaît Kamini dans la rue.

« Les gens me reconnaissaient dans la rue »

« Ce jour-là, c’était incroyable : les gens me reconnaissaient dans la rue pour le clip. » Ils n’avaient pas encore retenu son nom, ni le titre de Marly-Gomont : « C’étaient toujours des rébus : vache ! tracteur ! eh, Picardie, eh, la pelouse ! » Pourtant, à cette date, la chanson n’était même pas sortie auprès d’une maison de disque, ni postée sur Internet. En réalité, le buzz a commencé avant : par mails. Ironie du sort : à cette époque, en 2006, Kamini n’a pas Internet. « Et j’étais fier à l’époque, c’était un peu une revendication ! », se souvient le rappeur.

La machine médiatique a ensuite, elle aussi, contribué au buzz. Car parmi les milliers de boîtes mails ayant reçu le lien du clip, il y avait des journalistes. De fil en aiguille, le clip remonte jusqu’à Jean-Pierre Pernault, qui décide de l’inviter dans son JT. « Alors que le JT, à l’époque, c’est pour George Bush, pour Zizou, pour des gros trucs. Moi, je suis personne, et j’arrive directement au JT. Ça fait partie des choses qui ont marqué les gens, la façon dont j’ai pu apparaître dans les médias. »

L’impact de Marly-Gomont

Marly-Gomont n’a pas seulement marqué les esprits : ce succès a eu un impact important sur le village lui-même. « C’est un village qui a beaucoup bougé. Maintenant, il y a un estaminet qui cartonne. Il y a une boulangerie, alors qu’il y en avait plus. Il y a un coiffeur, un charcutier. » Lorsque le pharmacien a pris sa retraite, et qu’il ne trouvait aucun repreneur, Kamini a mobilisé ses propres réseaux sociaux pour sauver le commerce — une mission parfaitement réussie.

Et Kamini est loin de lâcher son « petit patelin » adoré : il nous annonce préparer un festival. « Est-ce que ce sera un festival de cinéma, d’humour ou de musique ? Je ne sais pas. Mais je suis dans les starting-blocks pour essayer d’apporter encore de la lumière sur le village, par rapport à la chance qu’il a donnée à mon papa, à ma famille et tout simplement à ma destinée. »

On rêve d’une série Marly-Gomont

Aujourd’hui, Kamini enchaîne les projets. Il nous indique travailler sur la suite du film Marly-Gomont (sorti en 2016), mais aussi être en train d’écrire la série télé Marly-Gomont — on en rêve déjà. Il s’implique aussi dans l’écriture de deux autres séries, ainsi que dans un long-métrage sur son père. En plus de cela, il est présentateur télé et acteur. Et bien sûr… la musique est toujours là dans sa vie, comme on peut le voir sur sa chaîne YouTube ! Ce 14 février 2025, Kamini a sorti un nouveau clip — qui est l’occasion idéale pour découvrir une autre facette de lui : Pour Te Redire Je T’aime.

Très actif aussi sur TikTok, Kamini continue de créer en cherchant à rester proche des gens et à expérimenter. Si Marly-Gomont a marqué l’histoire d’Internet comme celle de YouTube en France, ce clip culte aura tout autant permis à un artiste hors-du-commun d’émerger durablement. Et il ne compte en aucun cas s’arrêter : « Si demain j’arrive plus à vivre de mes pitreries, je remets ma blouse d’infirmier. (…) Mais, non, ça fait 20 ans que ça dure, il n’y a pas de raison que ça s’arrête. (…) Même si tu viens de la campagne, tu peux réussir à percer dans le monde du spectacle amigo ! »

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