Si Facebook est gratuit pour ses quelques 1,5 milliard d’utilisateurs, c’est parce qu’il vit par les publicités qu’il affiche sur l’ensemble des profils. Pour les vendre plus cher, Facebook analyse le contenu des pages et messages appréciés par les internautes, pour élaborer des profils précis qui permettent de cibler uniquement les prospects qui devraient être le plus intéressés par un produit. Mais quelle est cette image de vous, que Facebook vend aux annonceurs ?
À l’instar d’autres services en ligne, le réseau social permet désormais aux utilisateurs de personnaliser leurs « préférences publicitaires », en confirmant ou non son intérêt pour tel ou tel domaine. « Nous vous montrons des publicités en fonction de ce qui vous intéresse. Vos préférences incluent des informations de votre profil et sur les actions que vous réalisez sur ou en dehors de Facebook », rappelle le réseau social, qui traque désormais l’activité de ses membres y compris quand ils visitent d’autres sites.
Une imprécision qui laisse parfois songeur
Les centres d’intérêt sont ainsi classés en différentes catégories (actualités et divertissement, passe-temps et activités, personnes, gastronomie, technologie, voyage…), dans lesquelles il est possible de voir les éléments précis retenus par Facebook, d’en retirer, ou même d’en ajouter.
À cette occasion, on verra sans surprise la confirmation que Facebook retient aussi les préférences politiques de l’utilisateur, avec heureusement une imprécision qui laisse parfois songeur — selon les cas, la préférence peut être due au fait que l’on a déjà cliqué sur une publicité par le passé, aimé une page, installé une application, ou tout simplement parce qu’elle « peut être pertinente sur la base de vos activités sur Facebook », ce qui peut conduire à des aberrations.
Ces préférences politiques réelles ou supposées se trouvent sous l’onglet « Style de vie et culture ».
Rappelons que la Cnil a mis en demeure Facebook pour la collecte de toute information, notamment parce qu’il « ne recueille pas le consentement explicite des internautes lors de la collecte et du traitement des données relatives à leurs opinions politiques, ou religieuses, et à leur orientation sexuelle ».
Il est aussi reproché au réseau social de ne pas proposer « aux internautes de mécanisme leur permettant de s’opposer au croisement de toutes les informations que le réseau social détient sur eux, lorsque le réseau social crée un profil publicitaire personnalisé », ou encore d’installer « des cookies à finalité publicitaire dans le navigateur, sans avoir au préalable correctement informé les utilisateurs, ni avoir recueilli leur consentement ».
Facebook a répondu à la Cnil au début du mois d’août, sans que la teneur de ces réponses soit connue. Elles seront prises en compte par l’autorité administrative dans sa décision éventuelle d’entamer des poursuites formelles pouvant aboutir à une condamnation.
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