C’est un lancement qui ne va certainement pas bousculer la censure draconienne en vigueur en Chine. Le Quotidien du Peuple, organe de presse officiel du Parti communiste chinois, a annoncé mardi l’arrivée d’un nouveau moteur de recherche, baptisé Jike (immédiat, en chinois). Celui-ci va rejoindre Baidu, qui est à l’heure actuelle le moteur de recherche le plus visité en Chine.
À première vue, Jike ressemble fortement à Google. Même design très épuré, disposition des rubriques (actualités, images, vidéos….) en haut à gauche ou encore la position du logo, du champ de recherche et des mentions vers le centre de l’écran. Une inspiration qui s’explique peut-être par la présence dans l’équipe de conception d’un ancien employé de Google Chine, Liu Jun.
La naissance de Jike n’aurait évidemment pas pu se faire sans l’assentiment du pouvoir central. Plus surprenant, le moteur de recherche, non content d’avoir le soutien du Parti communiste, a également reçu l’aide technologique de Baidu, indique le Wall Street Journal. Au total, une centaine d’ingénieurs a participé à la conception de Jike et la compagnie compte actuellement une centaine d’employés.
Avec le retrait partiel de Google, Baidu contrôle désormais près de 70 % de la recherche en Chine. Au regard de la position dominante du moteur de recherche, on peine à croire que Jike parviendra un jour à rivaliser véritablement avec Baidu. Mais là n’est peut-être pas l’essentiel. Avec Jike, la Chine pourra donner l’illusion – au moins à sa population – qu’il existe une concurrence entre les moteurs et qu’ils peuvent changer à tout moment. Même si les filtres restent les mêmes.
L’arrivée de Jike survient quelques mois après une passe d’armes entre Google et le pouvoir central sur la question de la censure en ligne. Le moteur de recherche américain, soutenu par l’administration Obama, a tenté tout au long de l’année 2010, de pousser les autorités chinoises à alléger la chape de plomb pesant sur les internautes. Malgré la menace d’un retrait du marché chinois, Google n’a pas réussi à faire évoluer la situation d’un iota.
Pendant un temps, le géant de Mountain View a essayé de contourner les filtres gouvernementaux, en invitant les internautes chinois à utiliser la version hong-kongaise de son service. L’idée était alors de faire passer le trafic web dans un secteur où la législation est beaucoup plus souple que dans le reste du pays.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.