L’affaire remonte à l’an dernier. Wikileaks, qui s’est rendu célèbre pour avoir divulgué des centaines de milliers de documents militaires classifiés ainsi qu’une pléthore de télégrammes diplomatiques américains, avait trouvé refuge dans d’autres pays, dont la France, après avoir été contraint de quitter les États-Unis. L’arrivée du site n’avait toutefois pas été accueillie favorablement par le gouvernement français.
En décembre, le ministre en charge de l’économie numérique, Éric Besson, avait alors pris contact avec le Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) pour faire le point sur les dispositifs techniques et / ou juridiques permettant d’empêcher l’hébergement de Wikileaks en France. Censées avoir été remises au premier ministre, les conclusions du CGIET n’ont jamais été rendues publiques par le gouvernement.
Nous écrivions alors, en février dernier, que le silence du gouvernement était le signe que le CGIET n’avait pas trouvé un angle d’attaque suffisamment pertinent pour entreprendre une quelconque action contre Wikileaks ou contre ceux ayant choisi d’héberger un site miroir. Deux mois auparavant, le cabinet du ministre avait pourtant assuré que « la décision [d’interdire Wikileaks] sera prise prochainement au niveau interministériel« .
Tombée aux oubliettes, l’affaire ressurgit à la faveur d’une question écrite posée par le député UMP Jacques Remiller. Repérée par PC Inpact, la question du parlementaire souligne que la divulgation des télégrammes diplomatiques a permis d’éclairer « de nombreuses facettes des affaires internationales« , permettant à chacun « d’appréhender certains aspects de la politique extérieure contemporaine de la première puissance mondiale« .
Le parlementaire invite ainsi le ministre de l’économie numérique à « prendre toutes les mesures nécessaires pour que cesse le boycottage des sites français hébergeant Wikileaks, dans la mesure où aucune action judiciaire n’a été engagée contre Wikileaks, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, et que Wikileaks ne contrevient pas, en France, aux dispositions de la loi informatique et libertés« .
Dans sa réponse, le ministère répond brièvement en assurant « qu’à aucun moment le gouvernement n’a engagé d’action, de quelque nature que ce soit, à l’encontre des sites Internet de droit français hébergeant un miroir du site Wikileaks. Il n’a pas connaissance d’appel au boycottage de ces sites, certains d’entre eux appartenant d’ailleurs à des médias d’audience nationale« .
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