C’est le Wall Street Journal qui le révèle. La Federal Trade Commission, l’autorité américaine de régulation de la concurrence, s’apprêterait à lancer une vaste enquête sur les pratiques anticoncurrentielles dont Google est suspecté. La firme de Mountain View est de plus en plus souvent accusée d’abuser de sa position dominante sur le marché des moteurs de recherche et de la publicité en ligne, et est déjà sous le coup d’une enquête de la Commission européenne.
Selon le quotidien américain, la FTC devrait envoyer dans les prochains jours des demandes formelles d’information à Google. D’autres entreprises, qui sont en lien commercial avec la société, seront également interrogées.
Alors que jusqu’à présent les autorités américaines se sont essentiellement penchées sur les acquisitions de Google, en particulier dans le domaine de la publicité, l’enquête que lance la FTC serait cette fois beaucoup plus large. Le fait que Google privilégie de plus en plus ses propres services au détriment de ceux d’éditeurs concurrents dans les résultats de son moteur de recherche sera examiné à la loupe par les enquêteurs de la FTC.
L’enquête risque de poser la question de la confidentialité de l’algorithme de recherche de Google, qui reste un secret industriel aussi précieux que la formule du Coca-Cola. Un secret qui paraît cependant incompatible avec l’assurance de sa neutralité. Par ailleurs, nous avions soulevé l’an dernier le problème des services édités par Google (YouTube, Maps, horaires de cinéma, horaires des avions…) qui sont mis en avant sur son moteur de recherche. Nous avions alors proposé (non sans provocation) de découper Google en morceaux pour séparer ses activités d’éditeur de contenus et de moteur de recherche, comme il avait été envisagé de découper Microsoft pour isoler Windows de l’édition des logiciels de bureautique ou des navigateurs web.
Le problème s’est accentué récemment avec le nouvel algorithme baptisé Google Panda, qui en Grande-Bretagne a véritablement massacré le référencement des comparateurs de prix. Un choix a priori légitime pour la qualité des résultats offerts à ses utilisateurs, mais qui devient contestable lorsqu’il permet à Google de mettre en avant son propre comparateur de prix, et de devenir le numéro 1 du marché en quelques mois :
La manière dont Google impose son bouton +1 aux éditeurs de sites web pose ainsi question, puisque Google profite de sa position sur les moteurs de recherche pour avoir un levier de croissance que n’ont ni Facebook, ni Twitter, ni aucun autre réseau social qui souhaiterait s’imposer.
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