La Belgique a fait savoir qu’elle lançait un appel d’offres pour acquérir un logiciel capable de détecter les potentiels djihadistes sur les réseaux sociaux, par la collecte et l’analyse automatisée de données publiques. Un secteur en vogue dans l’anti-terrorisme.

Alors que le Renseignement est souvent vu comme la collecte d’informations qui ne sont pas normalement accessibles au public, le plus gros du travail consiste en réalité dans un premier temps à compiler un maximum de données qui sont disponibles, pour les trier, les analyser et savoir ensuite qui cibler avec plus de précision. Or à cet égard, les réseaux sociaux sont de formidables apporteurs d’informations. À condition de savoir les exploiter.

Ainsi en Belgique, le gouvernement a fait savoir vendredi que le Conseil des ministres avait lancé une procédure de marché public visant à acquérir un « Open Source and Social Media Collect and Analyse Tool », c’est-à-dire un système informatique capable de collecter et d’analyser automatiquement les données visibles sur les réseaux sociaux et autres sites accessibles au public (forums, canaux de discussion, …).

« Dans le cadre de la lutte contre le radicalisme, l’extrémisme et le terrorisme, le Service général du renseignement et de sécurité, la Sûreté de l’Etat et la Police fédérale souhaitent acquérir et développer un système performant qui permet de collecter de l’information provenant des Open Source et de média sociaux », précise le communiqué gouvernemental.

Détecter les potentiels terroristes par un logiciel

Il s’agit des méthodes dites de « renseignement d’origine sources ouvertes » (ROSO), plus souvent désignées sous l’acronyme anglophone OSINT, pour Open Source Intelligence. Tous les services de renseignement modernes y ont recours ou veulent étendre leurs capacités en la matière, y compris en France. Il s’agit de pouvoir détecter automatiquement les potentiels terroristes, en croisant un certain nombre d’informations, qu’il s’agisse de ce qu’ils publient, ce qu’ils disent apprécier (les « j’aime » Facebook), ou les personnes avec lesquelles ils sont en contact.

Le mois dernier, Le coordinateur de l’anti-terrorisme pour l’Union européenne, Gilles de Kerchove, s’est rendu en Israël dans le but d’obtenir de telles solutions, très répandues pour anticiper les éventuels attentats pro-palestiniens dans l’état hébreu. « Nous allons trouver bientôt des moyens d’être beaucoup plus automatisé » dans la détection des profils suspects sur les réseaux sociaux », avait-il expliqué.

Mais en Israël, l’OSINT va jusqu’à exploiter des éléments de profil sociaux comme l’âge de l’internaute, sa religion, ou sa condition socio-économique. Des éléments qui posent une véritable question éthique dans le renseignement.

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