Il avait exigé de filmer son propre procès et d’en diffuser la vidéo sur Internet, pour avoir une chance de gagner sur le plan médiatique, à défaut de victoire sur le plan judiciaire. Il a obtenu gain de cause. Mardi, Kim Dotcom a fait savoir que la justice néo-zélandaise avait accepté que soient filmées et diffusées les huit semaines de procès en appel, à travers desquelles le fondateur de MegaUpload combattra une nouvelle fois son extradition vers les États-Unis.
Peu avant Noël l’an dernier, un juge de Nouvelle-Zélande avait jugé après neuf semaines de procès que Kim Dotcom pouvait être extradé vers les USA, où il est poursuivi pour avoir organisé un système lucratif autour d’une plateforme de téléchargement qu’il savait être utilisée massivement pour pirater films, musiques, jeux vidéo ou autres œuvres protégées. Les pirates étaient financièrement encouragés par MegaUpload à mettre en ligne des œuvres recherchées, pour générer des abonnements payants auprès des internautes qui souhaitaient les télécharger plus vite.
En 2012, le procureur américain a publié un acte d’accusation accablant à l’encontre de MegaUpload, par lequel Dotcom risque jusqu’à 60 ans de prison, dont 20 ans pour blanchiment d’argent, 20 ans pour racket et 15 ans pour les trois chefs de contrefaçon. L’an dernier, l’ancien directeur technique de MegaUpload a été condamné à un an de prison, après s’être livré aux autorités américaines en ayant plaidé coupable.
La défense de Kim Dotcom espère que cette diffusion obligera la justice à livrer un jugement impartial
De son côté, le fantasque hacker et homme d’affaires Kim Dotcom dément les accusations et n’a de cesse de dénoncer depuis plusieurs années une prétendue corruption de la justice américaine (en partie confirmée par les déboires de Sony Pictures), allant jusqu’à offrir 5 millions de dollars de récompense à qui lui apporterait la preuve ultime, qui n’est jamais venue. Loin de regretter la création de MegaUpload, il a immédiatement lancé une nouvelle startup d’hébergement de fichiers, Mega, avec laquelle il s’est finalement brouillé. Plus récemment, il a annoncé l’arrivée d’un MegaUpload 2, véritable provocation à l’égard de ses accusateurs.
Dotcom a demandé dès le premier jour de son procès en appel à ce que les débats puissent être filmés. La Haute Cour lui a finalement donné raison, en obligeant toutefois à ce que les débats soient retransmis avec un différé de 20 minutes. La défense de Kim Dotcom espère que cette diffusion obligera la justice à livrer un jugement impartial, basé sur ce qu’il aura été dit et démontré pendant les débats, sous le regard de milliers d’internautes. L’accusé, lui, demande aux internautes de documenter les « mauvaises conduites et mensonges » qu’ils y découvriront.
Le lien de diffusion n’a pas encore été annoncé.
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