Les équipes d’Emmanuel Macron ont diffusé largement un sondage aux abonnés à la lettre d’information du mouvement En Marche. Il est en accès libre et le numérique y a sa place.

L’été s’est terminé sur une polémique honteuse autour du burkini mais ne saurait cacher que la rentrée politique se fait sur fond de course à la présidentielle. Les candidats sont dans les starting-blocks et les primaires vont vite laisser place à l’élection en mai prochain. Du côté du camp Macron, qui va devoir relever un gros défi en réunissant sa France des startups et celle qu’il ne connaît pas, on s’interroge. Ou plutôt, on vous interroge. 

Dans une démarche plutôt moderne, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron a transmis un mail ce matin contenant un questionnaire, adressé à celles et ceux qui s’étaient inscrits sur la page de son mouvement En Marche. L’idée, dit la page, est de dresser un diagnostic de la France pour apporter des réponses concrètes aux problèmes soulevés par les Français. Sur la forme, cela n’étonnera pas ceux qui ont suivi Macron : le questionnaire ressemble à l’étude de marché que pourrait faire une entreprise avant de proposer un nouveau produit.

Sur le fond, certaines questions sont intéressantes. L’équipe du candidat demande à plusieurs reprises, ce que l’on pense qui va en plus de ce qui ne va pas. Des sujets qui impliquent la communauté, comme le terrorisme en France ou la refonte du système éducatif sont évoqués aux mêmes titres que des questions plus personnelles sur l’avenir professionnel du sondé. D’autres, à choix multiples, présentent des alternatives assez manichéennes, notamment sur le rôle de l’état.

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La deuxième partie du questionnaire est plus tournée vers la technophilie des sondés. Macron s’interroge sur la possession d’un smartphone, sur les messageries instantanées et sur les réseaux sociaux. On peut noter, c’est dans l’air du temps, que WhatsApp et Facebook Messenger sont adossées à Telegram, devenue symbole des messageries chiffrées — même si elle n’est pas l’alpha et l’omega de l’offre, loin de là. Difficile d’interpréter ce que cherche à savoir l’équipe de Macron avec cette possibilité, si ce n’est savoir à quel point les Français sont concernés par le chiffrement de leurs communications.

La question sur les réseaux sociaux est aussi intéressante, dans la mesure où les deux réseaux évidents que tout candidat à la présidentielle doit connaître sans avoir révisé son récap’ de culture web pour les nuls sont adossés à deux réseaux plus récents. Le réseau social de l’image, Instagram, possédé par Facebook trône à côté de l’idoles des plus jeunes, Snapchat. C’est probablement une bonne idée de ne pas les avoir oubliés, tant ils représentent l’avenir de la communication — et de la communication politique.

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Notez que ce questionnaire a été envoyé à ceux qui se sont inscrits gratuitement sur le site de son mouvement, du simple curieux qui souhaite s’informer sur l’actualité politique, au militant. Côté pratiques du web en revanche, l’averti aura remarqué que les équipes de Macron n’ont pas forcément bien prévu le coup : celui qui s’est inscrit sur la page du mouvement a bien autorisé, lors de son inscription, l’utilisation des données renseignées. En revanche, ceux qui tombent sur le formulaire en accès libre et qui peuvent le remplir à loisir (même au nom de quelqu’un d’autre), n’ont aucune mention légale à accepter ni information sur le traitement des donnée : les mentions légales sont rappelées après validation.

Aucune précision n’est faite sur la sécurisation ou la durée de conservation de ces informations.

 

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