L’éditeur CapCom a fait en sorte que les sauvegardes du nouveau Resident Evil pour Nintendo 3DS soient effectuées directement sur la cartouche, et ne puissent pas être effacées. Ou plutôt la sauvegarde, puisqu’il n’y en a qu’une seule. Ce qui rend le jeu jetable une fois achevé.

C’est comme le préservatif. Une fois usagé, il est bon à mettre à la poubelle. Pour lutter contre les prêts et reventes de jeux vidéo d’occasion, CapCom a fait en sorte que les exemplaires de son jeu Resident Evil: Mercenaries 3D pour console 3DS ne puissent être jouées qu’une seule fois. Selon Eurogamer, les manuels britannique et américain du jeu préviennent que « les données sauvegardées sur ce logiciel ne peuvent pas être réinitialisées« . Le jeu ne permet qu’une seule sauvegarde, et celle-ci ne peut pas être écrasée par une plus récente. Lorsque l’on a fini le jeu, il est donc impossible d’y rejouer. Ce qui ne veut pas dire qu’il sera moins cher.

CapCom confirme. « Dans Resident Evil : The Mercenaries 3D, toute la progression est sauvegardée directement dans la cartouche de la Nintendo 3DS, où elle ne peut être effacée« , reconnaît l’éditeur, cité par JVN. Mais il assure que la vente de jeux d’occasions n’est pas à l’origine de sa décision (quoi d’autre alors ?). « La nature du jeu permet un grand niveau de rejouabilité dans le but d’améliorer le score des missions. De plus, cette décision n’enlève pas de contenu disponible aux utilisateurs« , se défend CapCom, incapable d’expliquer fondamentalement les raisons de cette restriction.

L’éditeur, qui s’est déjà mis les joueurs à dos avec son DRM dépendant du bon fonctionnement du Playstation Network, pousse ainsi au plus loin la lutte contre les reventes de jeux d’occasion. Beaucoup plus loin encore qu’EA, qui s’est attaqué de manière plus subtile à ce marché parallèle avec son Online Pass. La plupart des éditeurs, aujourd’hui, misent sur la dématérialisation des jeux pour associer les copies téléchargées à une et une seule console, et limiter ainsi les risques d’une redistribution, même légale.

Pourtant, il n’est pas si certain que les ventes d’occasion portent préjudice à l’industrie. Un jeu acheté c’est un jeu vendu, or un jeu vendu c’est de l’argent récupéré pour acheter un autre jeu neuf. C’est avec ce principe économique basique que l’industrie automobile a organisé elle-même le marché du véhicule d’occasion, qui sert de pompe pour alimenter le marché du véhicule neuf. Pourquoi l’industrie du jeu vidéo est-elle incapable d’organiser le même marché, et tente au contraire de le contrer ?

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