Une mère de famille, dont l’enfant a subi des attouchements, a découvert que l’agresseur s’est inscrit sur Facebook peu après sa sortie de prison. Elle souhaite que celui-ci ne puisse pas s’inscrire sur des réseaux sociaux, où se trouvent de nombreux mineurs. Une mesure qui semble délicate à mettre en place, sauf à bafouer les droits du condamné.

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Les agresseurs sexuels doivent-ils être systématiquement bannis des réseaux sociaux ? C’est la question sous-jacente qui se pose dans la bataille judiciaire qui s’engage entre un délinquant sexuel de 38 ans, condamné en 2008 à cinq ans de prison et trois ans de suivi socio-judiciaire par le tribunal correctionnel de Reims, et une mère de famille dont la fille de dix ans a été la cible d’attouchements.

Il y a un mois, la plaignante a découvert avec inquiétude que l’homme, qui a bénéficié d’une remise de peine, avait créé à sa sortie une page Facebook « à l’attention de jeunes femmes intéressées par des rencontres sans lendemain« . Estimant le risque trop important, elle souhaite que la justice interdise au condamné le droit de s’inscrire et de fréquenter des réseaux sociaux, au moins pendant la durée de son suivi.

Une mesure qui semble inapplicable, selon le juge d’application des peines Ludovic Fossey. « Ça me paraît difficile parce qu’on se retrouve ensuite, évidemment, avec des personnes qui vont être en très grande difficulté sur le plan professionnel, sur le plan personnel, pour avoir une vie à peu près normale. On ne peut pas préjuger, me semble-t-il, du simple fait qu’une personne aille sur Internet qu’elle y va nécessairement pour commettre des infractions« .

Cela n’a évidemment pas empêché Facebook, souhaitant certainement prendre les devants pour éviter la moindre polémique, de fermer le profil du délinquant sexuel. Une décision qui ne lui a manifestement pas plu, puisqu’il a décidé d’assigner le réseau social pour atteinte aux libertés fondamentales. « Aucun fait actuel ne peut lui être reproché » avait par ailleurs rappelé son avocat la semaine dernière.

Comme nous l’indiquions il y a deux semaines, une troisième voie qui respecte les deux positions est sans doute possible, si Facebook développe les outils et les filtres nécessaires. Il suffit d’empêcher les adultes de rentrer en contact avec des mineurs sur des réseaux sociaux, sauf si la démarche (une invitation ou un message) est initiée par le mineur. De cette façon, ce dernier peut sélectionner les adultes qu’il connaît.

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