L’annonce en avait été faite dès le mois d’août par la Française Des Jeux (FDJ), mais l’information rapportée par Les Échos nous avait échappée. Le 26 septembre prochain, à l’occasion des 40 ans du loto français, le Super Loto verra son jackpot de 13 millions d’euros minimum être augmenté de 200 000 euros « tous les 5 000 participants et intéressés », à partir de 55 000 personnes qui s’inscrivent sur la page Facebook dédiée.
« Alors faites-vous plaisir, faites gonfler le jackpot en invitant… votre voisin, votre plombier, , votre banquier, votre patron, votre Ex, votre cousin Joël, votre amoureuse du collège, votre collègue qui revient toujours plus bronzé que vous de ses vacances, votre prof de karaté, votre chauffeur de bus, votre tonton qui fait des blagues nulles pendant les mariages, votre grand-mère qui pique un peu quand vous lui faites la bise, votre voisin qui ne vous a toujours pas rendu la perceuse que vous lui avez prêté il y a 3 mois, et même votre maman… », demande la FDJ.
Une chance sur plus de 19 millions
L’entreprise détenue en majorité par l’État veut ainsi inciter tous les internautes à convaincre leurs proches de miser quelques euros qui seront statistiquement perdus par la très grande majorité d’entre eux. « Un joueur a une chance sur 116.531.800 de décrocher l’Euro Millions contre une chance sur 19.068.840 pour le Loto », écrivait en 2013 Le Figaro. Quant au numéro bonus qui permet d’être remboursé de sa mise, il n’a qu’une seule chance sur 10 de tomber, ce qui fait que neuf joueurs sur dix ne retrouveront pas leur mise.
L’opération vient matérialiser un partenariat passé entre la FDJ et Facebook en 2014, dont nous avions dénoncé toute l’hypocrisie de la part de l’État. D’un côté il affirme lutter contre l’addiction aux jeux de hasard et d’argent, et de l’autre il permet en tant qu’état actionnaire que soit encouragée ces mêmes jeux d’argent et de hasard par l’utilisation d’un réseau social à la force de communication très importante, comme Facebook.
Le Parti Socialiste lui-même avait dénoncé la libéralisation du marché des jeux en 2009, en s’inquiétant de ce que les baisses de taux d’imposition sur les paris ne conduise l’État à devoir favoriser la croissance du nombre des joueurs, ne serait-ce que pour retrouver le niveau de ses recettes. Et en période de crise budgétaire, il est particulièrement tentant d’aller recruter encore des joueurs supplémentaires, pour alimenter les caisses publiques à travers ce loto parfois décrit comme un « impôt sur la pauvreté » ou sur l’espoir, en raison de la catégorie sociale dominante des joueurs qui espèrent modifier le cours de leur vie par un coup de chance.
Rappelez-vous : 100 % des perdants ont tenté leur chance.
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