Les efforts de Google contre le piratage commenceraient-ils à payer ? Depuis le début de l’année, l’entreprise américaine a pris de nouvelles dispositions au niveau de son moteur de recherche, afin de limiter le nombre de requêtes associées au téléchargement illégal. Ces mesures semblent désormais avoir un impact sur certaines recherches, puisque la popularité de quelques mots-clés bien précis connaît une lente érosion.
C’est le site Torrentfreak qui fait ce constat. Six mois après l’entrée en vigueur des nouveaux filtres, l’historique des tendances sur Google Trends est assez clair. Il apparaît que le blocage de termes comme BitTorrent, uTorrent, MegaUpload ou encore RapidShare au niveau de la suggestion de requêtes (Google Autocomplete) et au niveau de l’affichage instantané des résultats (Google Instant) est assez efficace.
À en croire les courbes, c’est MegaUpload qui est affecté le plus par la nouvelle politique de Google en matière de lutte contre le piratage. Entre décembre et janvier, la chute est bien plus spectaculaire que celles des trois autres requêtes (BitTorrent, RapidShare et uTorrent) analysées. Ironie du sort, c’est l’adoption d’une loi anti-piratage, Hadopi, qui a dopé le succès de MegaUpload en France.
Google refuse de communiquer la liste des termes censurés ainsi que les critères qui l’amènent à filtrer tel ou tel mot-clé. « Nous examinons plusieurs facteurs, dont la corrélation entre le terme et les résultats qui ont été sujets à des demandes de retrait valides. Cette mesure est une parmi plusieurs que nous avons implémentées pour combattre les violations de droits d’auteur en ligne » avait expliqué la firme le mois dernier.
Une chose est sûre, Google agrandit régulièrement la liste des termes associés au piratage. Début juin, c’est le mot-clé MediaFire, un site spécialisé dans l’hébergement de fichiers, qui n’est plus proposé dans Google Instant et Google Suggest. L’entreprise américaine s’emploie également à filtrer certains mots-clés « inappropriés », généralement des grossièretés ou en rapport avec la pornographie.
Le filtrage imposé par Google pose certaines questions, car certaines requêtes ne sont en soi pas illicites. C’est le cas des hébergeurs (MegaUpload, RapidShare, MediaFire) ou de technologies P2P (BitTorrent, uTorrent) qui permettent aussi de véhiculer des contenus n’enfreignant pas le droit d’auteur. Tout l’enjeu sera de savoir où sera situé le curseur entre la défense du droit d’auteur et la défense de la liberté d’expression.
Un enjeu d’autant plus important que Google est devenu au fil des ans le moteur de recherche de référence. Dans certains pays, l’entreprise contrôle une part de marché très importante. Si aux Etats-Unis elle s’établit à près de 67 %, elle dépasse la barre des 90 % dans les principaux pays européens (Allemagne, Espagne, France ou encore Royaume-Uni).
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