C’est un message trop surprenant pour ne pas être signalé. Mercredi, la Maison Blanche a publié sur Twitter une plaisanterie au beau milieu d’un chat dédié à la réduction des déficits et à la politique budgétaire des États-Unis.

L’an dernier, nous nous demandions s’il était possible de faire de la diplomatie sur Twitter en se limitant à 140 caractères. Nous avions alors remarqué que de nombreux services diplomatiques en Occident, notamment le Quai d’Orsay, n’avaient pas hésité à faire évoluer leurs pratiques, en s’appropriant de nouveaux outils de communication. Au risque, peut-être, de désacraliser la parole étatique.

Cette année, nous pourrions très bien nous poser la question de savoir s’il est possible de faire des plaisanteries avec le compte Twitter officiel d’un gouvernement. En l’occurrence, celui des États-Unis. En effet, le compte officiel de la Maison Blanche s’est amusé à rickroller un internaute visiblement déçu par les réponses fournies par le gouvernement sur la politique budgétaire.

La Maison Blanche a mis en place un nouveau programme sur Twitter baptisé « heures de bureau » (Office Hours) dont l’objectif est d’expliquer aux citoyens américains présents sur le site communautaire les discussions en cours entre parlementaires Démocrates et Républicains sur le plafond de la dette et sur l’avancée des négociations concernant la réduction du déficit budgétaire.

« Cet échange avec la Maison Blanche n’est pas aussi distrayante que celle d’hier » a-t-il lâché sur le réseau social, en plaçant quelques mots-clés (#TCOT et #WHchat) liés à l’opération « heures de bureau ». La Maison Blanche, qui suit justement ces mots-clés pour répondre aux internautes, s’en est trouvée fort peinée. « Navré d’entendre ça. La politique budgétaire est importante, mais peut être parfois austère. Voilà quelque-chose de plus amusant« .

Comme l’explique la page Wikipédia francophone dédiée au Rickroll, il s’agit d’un phénomène internet qui s’est développé autour du clip vidéo de la chanson Never Gonna Give You Up, interprétée par Rick Astley. Il consiste à renvoyer un internaute vers le clip en question via un lien apparemment en rapport avec le texte dans lequel il se trouve. La pratique a été ensuite popularisée sur 4Chan, comme de nombreux autres mèmes Internet.

Il est assez inattendu de voir le compte officiel d’un gouvernement publier quelques messages décontractés, surtout au beau milieu d’une discussion visant à expliquer certains aspects de la politique budgétaire américaine. Imaginerait-on le compte officiel de l’Élysée, alors plongé dans des explications sur la fameuse règle d’or budgétaire, glisser un menant vers une image de lolcats ?

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