Les réprobations de Frédéric Mitterrand n’y auront rien changé. Jeudi, Google et Hachette ont gravé dans le marbre leur partenariat sur la numérisation d’ouvrages épuisés et dont les droits sont possédés par le groupe d’édition français. L’accord définitif entre les deux groupes fait suite à la signature d’un protocole d’accord conclu en novembre dernier. Au total, 50 000 œuvres sont concernées par ce programme.
Trois grands principes régissent l’accord entre Google et Hachette. Tout d’abord, le groupe d’édition français sera le seul à déterminer quelles sont les œuvres littéraires épuisées exploitables en version numérique. La firme de Mountain View devra attendre le feu vert de Hachette, qui sélectionnera les ouvrages, avant de numériser à tour de bras. La sélection d’abord, la numérisation ensuite, et non l’inverse comme Google avait tendance à le faire.
Le partenariat établi entre les deux sociétés doit permettre également de dégager de nouvelles opportunités commerciales. Grâce à la numérisation, ces ouvrages vont pouvoir assurer « de nouveaux revenus à leurs auteurs et à leurs éditeurs« . Une des pistes les plus prometteuses pour Hachette repose dans l’émergence de l’impression à la demande, qui se concentre sur des ouvrages peu demandés ou épuisés.
Enfin, Hachette ne veut pas oublier les institutions publiques. Le troisième principe de l’accord permet au groupe d’édition de fournir les ouvrages numérisés par Google aux institutions, comme la Bibliothèque nationale de France. D’une certaine façon, la firme américaine se renforce dans le débat sur la numérisation en participant de manière détournée à la numérisation du patrimoine culturel français.
L’AFP indique que les œuvres épuisées représentent environ 70 % du fonds de Hachette Livre et des maisons d’édition qui font partie du groupe. Les ouvrages concernés sont multiples : littératures, dictionnaires ou encore livres universitaires
L’an dernier, le ministre de la culture avait désapprouvé le rapprochement entre Hachette et Google, regrettant que le groupe d’édition fasse cavalier seul. Il avait ainsi indiqué « à Google l’importance qu’il attachait à ce sujet, et la priorité qu’il donnait, avant toute collaboration de Google avec des grandes institutions nationales comme la Bibliothèque nationale de France, à ce que le respect des droits des auteurs et éditeurs soit assuré« .
Reste à savoir si l’initiative de Hachette influencera les autres éditeurs. Rappelons que trois d’entre eux (Gallimard, Flammarion et Albin Michel) ont engagé une procédure judiciaire en mai dernier auprès du TGI de Paris contre Google. Ils reprochent à la société américaine de numériser des livres français se trouvant dans les bibliothèques américaines, sans aucune autorisation.
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