Non, c’est non ! Plus de trois ans après les très spectaculaires révélations d’Edward Snowden sur la surveillance électronique de masse effectuée par la NSA, la Maison-Blanche n’a toujours pas l’intention d’assouplir sa position à l’égard de l’ex-analyste de la NSA et de la CIA. Sollicité à ce sujet, un porte-parole de l’administration Obama a refusé de reconnaître son statut de lanceur d’alerte.
Pour Washington, c’est très clair. Edward Snowden, en dévoilant via les médias tous les secrets — en tout cas une grosse part — de l’une des plus discrètes agences de renseignement, a contribué à fragiliser les États-Unis. Pire encore, des Américains ont été mis en danger, même s’il n’existe à l’heure actuelle aucune preuve publique que les divulgations ont effectivement causé des souffrances à quelqu’un.
Son attitude a mis des vies américaines en danger
« Son attitude a mis des vies américaines en danger. Il devrait rentrer aux États-Unis pour répondre des très graves poursuites dont il fait l’objet », a réagi Josh Earnest. « M. Snowden n’est pas un lanceur d’alerte ». Il l’aurait été s’il avait respecté à la lettre une procédure qui permet aux employés ayant affaire avec « les secrets de sécurité nationale des États-Unis ».
C’est par ce canal-là qu’il aurait pu et dû « exprimer son inquiétude » auprès de sa hiérarchie. Mais peut-on croire que celle-ci aurait enclenché une quelconque réforme de son fonctionnement ? Ou que le message aurait été relayé jusqu’au personnel politique, au niveau du congrès et de l’exécutif, pour que soit établi un cadre plus strict des procédures d’écoute et d’interception ?
On imagine surtout que Washington ne veut pas créer de précédent en faisant preuve de clémence avec Snowden. Si la Maison-Blanche trouve un accord avec lui, elle pourrait se trouver face à d’autres employés ayant connaissance d’informations confidentielles qui à leur tour décident de devenir lanceurs d’alerte tout en espérant bénéficier par la suite d’une « jurisprudence Snowden »
Le commentaire du porte-parole arrive au moment où une pétition promue par trois ONG (Amnesty International, Human Rights Watch et l’Union américaine pour les libertés civiles) sollicite la grâce présidentielle. Edward Snowden lui-même a fait part de son espoir de pouvoir un jour rentrer au pays, avec un geste de Barack Obama avant que son mandat ne prenne fin.
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