Il y a deux jours, France-Info diffusait sur ses antennes un reportage signé du très sérieux Quentin Dickinson, journaliste expérimenté de Radio France Internationale (RFI) et correspondant de France-Info à Bruxelles. « C’est une affaire particulièrement embarrassante qui éclate en ce début de vacances parlementaires européennes« , commençait le journaliste. Il expliquait qu’une collaboratrice du Parlement Européen avait démissionné avec fracas en motivant sa décision « par le dégoût que lui inspire les affaires de mœurs, dont ledit secrétaire général, le démocrate-chrétien allemand Klaus Welle et son chef de cabinet français, seraient coutumiers« .
La femme, non contente d’adresser sa lettre de motivation à la direction du Parlement Européen, avait écrit un message d’une dizaine de lignes « dans un langage plutôt ordurier« , qu’elle avait envoyé aux quelques 6000 élus et collaborateurs de l’assemblée. « L’ eurocrate déçue énumère les noms de trois femmes qui auraient cédé aux avances des deux hauts fonctionnaires et qui auraient à la suite de cela, été admises à des postes à responsabilités dans la fonction publique européenne sans avoir passé de concours« , rapporte le journaliste.
Il concluait, ce qui est pour nous le plus troublant, en disant que « les services informatiques ont passé la journée d’hier (mardi, ndlr) à tenter d’en effacer les traces, sans succès évidemment« .
Depuis quand les services informatiques doivent-ils faire le ménage dans les boîtes mails des parlementaires, en dehors de l’aide apportée à la suppression des spams et autres messages vérolés ?
Lorsque Quentin Dickinson disait que l’affaire est « particulièrement embarrassante« , il ne croyait visiblement pas si bien dire. Le sujet a été supprimé du site de France-Info, supprimé du site de RFI qui l’avait reproduit, et même supprimé du site de presse Atlantico.fr qui avait rapporté l’information. Des suppressions qui ne doivent rien au hasard. Le site Rue89, qui avait lui aussi repris l’information, explique que « le service de presse du Parlement européen a appelé de nombreuses rédactions – dont Rue89 – pour amoindrir la portée de cet événement, expliquant que le contenu de la lettre était sujet à caution (motif : la collaboratrice est en congé maladie de longue durée)… tout en refusant de faire la moindre déclaration officielle« .
De son côté, 20 Minutes confirme que « le Parlement a pris soin de contacter 20Minutes pour apporter des précisions sur le cas de cette personne, refusant toutefois de commenter le fond de l’affaire« . Le Parlement a bien confirmé l’envoi du mail, et n’a pas souhaité commenter l’information selon laquelle les services informatiques ont tenté, vainement, de cacher l’affaire.
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