Une étude menée au Canada et au Danemark s’est intéressée à la corrélation entre la note d’un jeu vidéo attribuée par la presse spécialisée et son niveau de piratage sur les réseaux peer-to-peer. Si quelques exceptions existent, dans l’ensemble il y a bien lien entre les deux évènements.

Existe-t-il une corrélation entre la note attribuée à un jeu vidéo et son niveau de piratage sur les réseaux peer-to-peer ? C’est à cette question qu’ont voulu répondre trois chercheurs issus de l’école de commerce de Copenhague (Danemark) et de l’école d’informatique rattachée à l’université de Waterloo (Canada). Pour ces derniers, de bonnes critiques dans la presse spécialisées influent sur le taux de piratage des jeux vidéo.

Une étude limitée à BitTorrent

L’étude (.pdf), conduite pendant trois mois entre fin 2010 et début 2011, s’est exclusivement focalisée sur les échanges se déroulant via le protocole BitTorrent. Les chercheurs ont expliqué dans leur rapport qu’ils ont écarté volontairement les autres réseaux P2P, plus difficiles à surveiller que BitTorrent. Quant au téléchargement direct, il n’était pas possible d’avoir accès aux statistiques des hébergeurs spécialisés.

Si les trois chercheurs ont été contraints de réduire le spectre de leur analyse pour des raisons pratiques, ils ont toutefois obtenu des données assez conséquentes pour pouvoir travailler. D’autant que le réseau BitTorrent est l’un des plus appréciés par les internautes s’adonnant au piratage. Ainsi, plus de 12,6 millions d’internautes ont été comptabilisés en train d’échanger des jeux vidéo via BitTorrent.

173 jeux vidéo suivis

Au total, l’enquête s’est intéressée à 173 jeux vidéo différents. Toutes les plates-formes actuelles sont concernées, aussi bien l’ordinateur que les consoles de salon (Xbox 360, PlayStation 3, Wii) ou les consoles portables (Nintendo DS et PSP). De plus, la grande majorité des genres est représentée (action, RPG, course automobile, simulation…). Parmi ces 173 jeux, 127 comportent des mesures techniques de protection (DRM).

De façon générale, les chercheurs ont constaté – sans véritable surprise – que les jeux encensés par la presse sont fortement échangés entre internautes. Ce qui est plutôt évident. Et logique. Un jeu descendu par la critique sera nettement moins désiré qu’un titre obtenant une très bonne note. Sauf s’il s’agit d’une licence réputée. Mais même dans ce cas, cela ne suffit pas toujours à faire de ce jeu un succès sur BitTorrent.

Corrélation entre note et taux de piratage

Ainsi, la moyenne des dix jeux vidéo les plus téléchargés sur BitTorrent au moment de l’étude atteint 74,5 / 100 (selon la notation du site spécialisé Metacritic, qui réalise une synthèse des avis issus de la presse spécialisée). Ce qui est une note assez bonne. Six jeux se targuent même d’avoir une note au dessus de 80 / 100, tandis que deux autres ont une note particulièrement basse pour un Top 10.

C’est le cas de Tron Evolution, classé cinquième en nombre de clients (peers), et Star Wars the Force Unleashed 2, classé huitième. Tron Evolution a obtenu une note de 59,5 sur Metacritic et Star Wars the Force Unleashed 2 a été noté 61. Pourtant, les deux jeux se retrouvent dans le Top 10 du classement et ont respectivement 496 349 et 415 021 clients uniques. L’effet de la licence ?

Une étude qui a ses limites

À l’inverse, les chercheurs ont constaté qu’un jeu comme LittleBigPlanet 2 a été très peu téléchargé sur BitTorrent malgré une très bonne note sur Metacritic (90 / 100). Seuls 1 056 clients ont été comptabilisés, alors que la moyenne du Top 10 est de 536 727. L’étude souligne toutefois que le jeu, uniquement disponible sur PS3, est sorti tardivement (18-21 janvier 2011) par rapport à la période d’analyse de l’étude (jusqu’à début 2011).

« On peut donc émettre l’hypothèse que la corrélation entre le nombre de clients uniques et la notation Metacritic est encore plus forte pour un échantillon composé uniquement de jeux qui ont été suivis sur une période beaucoup plus longue. Les prochaines recherches étudieront cette hypothèse » expliquent les chercheurs dans leur étude. D’autres champs seront également auscultés.

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