La France, comme de nombreux autres pays, bénéficie d’un programme d’exemption de visa aux États-Unis.
Pour se rendre outre-Atlantique, un Français peut faire une demande d’ESTA (Electronic System for Travel Authorization). Ce document lui donne le droit de passer 90 jours sur place au maximum. L’ESTA est régulièrement l’objet de fraudes, puisque des personnes en commercialisent à des tarifs plus élevés, alors qu’ils coûtent officiellement 21 dollars.
A-t-on le droit de travailler avec un ESTA ? Sur Twitter et Reddit, le témoignage de deux touristes affole des millions de personnes. Deux jeunes femmes de Nouvelle-Zélande racontent avoir passé une nuit en prison pour une raison idiote : elles ont indiqué qu’il leur arrivait de télétravailler.
De la prison pour du télétravail
Que s’est-il exactement passé ? Charlotte Pohl et Maria Lepère ont fait l’erreur d’atterrir à Hawaï dans le cadre d’un tour du monde, sans avoir préparé un programme. La douane, qui peut être très pressante aux États-Unis, les a amenées dans une salle d’interrogatoire.
Interrogées sur leurs ressources financières, les deux jeunes femmes ont indiqué qu’elles étaient auto-entrepreneuses et qu’elles traduisaient parfois des contenus en ligne ou faisaient du design. Une activité que les États-Unis considèrent comme du travail illégal. Les deux jeunes femmes disent avoir été menottées, ont passé une nuit en prison avec de vraies criminelles, et ont été renvoyées le lendemain.
En réaction à ce témoignage, Twitter s’enflamme. Il y a d’un côté une frange ouverte qui dénonce un excès d’autorité des services de douane et de l’autre un mouvement plus conservateur, qui défend la sanction. Palmer Luckey, le créateur d’Oculus, qui est aussi un fervent soutien de Donald Trump et de mouvements conservateurs, explique notamment que « travailler avec un visa touriste est illégal ». Il indique demander un visa de travail partout où il se rend.

Envoyer un mail pro aux États-Unis est légalement interdit
Qui a raison ? Techniquement parlant, un ESTA couvre les motifs suivants :
- Tourisme.
- Voyages d’affaires avec des activités non rémunérés sur place (réunion, conférence, négociation…).
- Passer par un aéroport américain.
Travailler pour son entreprise, même si elle est étrangère, est illégal depuis le sol américain, au même titre que postuler pour un travail. Il faut impérativement un visa visiteur si on souhaite dépasser ce cadre très spécifique.

Légalement parlant, envoyer un mail professionnel sur son temps de vacances est donc interdit. Une action évidemment impossible à contrôler, même si les agents des aéroports posent plusieurs questions pour s’assurer que la personne ne vient pas pour travailler. Il y a aussi un certain seuil de tolérance, même si tout dépend de l’agent. Certains appliquent rigoureusement les consignes, même si elles ne sont pas en phase avec la réalité de la société.
Quel visa pour les conférences de développeurs (WWDC, Google I/O…) ?
Dans le cadre d’un déplacement aux États-Unis pour assister à une conférence développeur, comme la WWDC d’Apple ou la Google I/O, les personnes qui se contentent d’assister à l’événement peuvent partir avec un ESTA. Mais celles et ceux qui viennent pour produire du contenu sur place, comme une analyse pour un cabinet de conseils, par exemple, doivent avoir un visa de travail (ou un visa presse pour un journaliste). Certaines personnes passent sans doute entre les mailles du filet, mais le font en toute illégalité.
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