La Commission européenne fait preuve de mansuétude à l’égard de Google. Alors que les réponses de la firme de Mountain View concernant les très sérieuses accusations visant Android sont maintenant attendues depuis plusieurs mois, Bruxelles a fait part mardi de sa décision de lui accorder un délai supplémentaire de quelques semaines pour qu’elle finalise pour de bon sa défense.
Désormais, la réaction formelle de Google aux reproches dont fait l’objet son système d’exploitation est attendue pour le 7 octobre. Il s’agit de la troisième prolongation dont bénéficie l’entreprise américaine dans ce dossier. À la base, il était prévu que Google transmette ses réponses à la Commission autour de la mi-juillet après le lancement d’une procédure douze semaines plus tôt.
L’échéance n’étant pas en mesure d’être tenue, un nouveau calendrier a été établi. Là encore, c’est un délai de douze semaines qui a été décidé. Mais début septembre est arrivé et la riposte du groupe américain n’est pas venue. Aussi a-t-il fallu une deuxième fois revoir les dates, mais cette fois sans proposer une deadline dans trois mois. Cette fois, la date limite est beaucoup plus proche : le 20 septembre.
Et là encore, il n’a pas été possible de tenir la date prévue. Il est donc question maintenant du 7 octobre.
Abus de position dominante ?
En Europe, Google est suspecté de profiter de sa position ultra-dominante avec Android en vue de consolider un peu plus sa part de marché et dissuader les usagers d’accéder aux solutions conçues par la concurrence. Celle-ci a beau exister (comme les forks d’Android à l’image de Tizen ou CyanogenMod), il n’en demeure pas moins qu’elle dispose d’une visibilité quasi-nulle.
Sont surtout pointées du doigt les pratiques contractuelles de la société américaine, qui chercherait à imposer à chaque fabricant de smartphones intéressé par Android de préinstaller Google Play ou sa barre de recherche. Les constructeurs seraient aussi dans l’obligation de signer un contrat stipulant que Google doit demeurer le service de recherche par défaut ou qu’ils doivent aussi installer Chrome.
De son côté, Google considère que compte tenu du modèle libre et open source du système d’exploitation Android, il lui faut élaborer des pistes alternatives pour financer ses coûts de développement. Dans ce cadre, Google s’appuie donc sur tout l’éventail de ses produits et de ses services.
La Commission européenne doit désormais attendre les arguments avancés par Google avant d’aller plus loin. Si l’enquête tourne mal pour la firme de Mountain View, il est tout à fait possible que les conclusions de Bruxelles débouchent sur l’obligation faite à Google de modifier ses pratiques commerciales en Europe ou sur une amende dont le montant est susceptible d’atteindre des sommets.
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