L’agence de presse officielle Xinhua a réclamé mardi un durcissement de la lutte contre les rumeurs qui se propagent sur Internet. Elle invite les FAI, la police et les régulateurs à prendre de nouvelles mesures pour préserver un Internet chinois sain. Une porte ouverte à une censure plus grande ?

Le personnel politique français n’est pas le seul à avoir de nombreux griefs contre Internet. De l’autre côté du monde, en Chine, on a également beaucoup de reproches à faire au réseau des réseaux et aux internautes. Et si dans l’Hexagone Éric Woerth et Chantal Jouanno s’en tenaient à dénoncer les détraqués pour l’un et les rumeurs pour l’autre, l’Empire du Milieu tient à se montrer beaucoup plus ferme contre les ragots diffusés sur Internet.

Reuters rapporte que l’agence de presse officielle du gouvernement chinois, Xinhua, a réclamé de la part des fournisseurs d’accès à Internet, des régulateurs et de la police un durcissement de la lutte contre les sites Internet relayant des « rumeurs toxiques« . Pas question de laisser le net chinois, qui compte plus de 485 millions d’internautes selon les dernières statistiques officielles, pourrir le « développement harmonieux » du pays.

« La progression rapide de ce flot [les Chinois utilisant des sites de microblogging, ndlr] transporte aussi de la boue et du sable – la propagation de rumeurs – et, afin d’entretenir un Internet sain, nous devons éradiquer totalement le sol sur lequel croissent ces rumeurs. La fabrication de rumeurs constitue en soi une maladie sociale, et la propagation de rumeurs sur Internet constitue une menace sociale massive« .

Un prétexte pour une censure plus importante ?

Avec plus de 485 millions d’internautes, la Chine, qui compte 1,36 milliard d’habitants, est le premier pays représenté sur Internet en nombre de connectés. D’après le Centre d’information sur l’Internet en Chine, le nombre d’utilisateurs passant par leur téléphone portable pour se connecter à Internet est passé à 318 millions, tandis que le nombre de microblogs est passé de 63,1 millions à 195 millions en six mois (+208,9 %).

La Chine, qui considère que « la stabilité de son régime politique passe désormais par le contrôle de l’Internet et à la neutralisation par tous les moyens, y compris offensifs (attaques de sites « ennemis »), de l’information électronique perçue comme une menace », voit donc d’un très mauvais oeil le développement des réseaux sociaux et sites de microblogs, qui favorisent la libération de la parole chez les internautes chinois.

Dans ce contexte, l’Empire du Milieu applique depuis de nombreuses années une censure très stricte sur Internet. Tout élément pouvant fragiliser ou contester le pouvoir en place, comme les manifestations de la place Tian’anmen ou la secte Falun Gong, est systématiquement filtré pour ne pas perturber le développement harmonieux du pays. Avec parfois un zèle prononcé, comme la campagne anti-pornographie qui a débuté en 2009.

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