Dimanche, selon la chaîne i24 News qui s’appuie sur Al Jazeera, plusieurs journalistes palestiniens ont affirmé que leurs comptes Facebook ont été suspendus par le réseau social sans aucune explication, alors qu’ils travaillent pour les agences de presse palestiniennes Shebab News et Quds News. « D’après Al-Khatib, journaliste à Quds News, Facebook aurait également bloqué le compte officiel de l’agence avant de le remettre en ligne quelques heures plus tard, invoquant une manipulation « accidentelle » », rapporte la chaîne de télévision israélienne.
Face à ces blocages, les journalistes concernés avaient lancé une campagne de boycott contre Facebook, accusé d’avoir aussi bloqué les pages de plusieurs médias palestiniens, et donc d’abuser une nouvelle fois de son pouvoir de censure, aux conséquences considérables. Facebook fait communiquer entre eux plus de 1,5 milliards d’êtres humains sur Terre et même s’il est toujours possible de passer par d’autres canaux, le fait qu’un discours disparaisse de la plateforme a nécessairement un impact important sur sa visibilité — pour aller chercher un discours ailleurs, encore faut-il savoir qu’il existe.
Un excès de zèle dans un accord contre le terrorisme palestinien ?
Les journalistes ont fait le rapprochement entre ces censures soudaines, et l’accord entre Facebook et Israël annoncé à la mi-septembre, suite à une rencontre au sommet entre des directeurs de Facebook et le ministre de l’Intérieur Gilad Erdan et la ministre de la justice Ayelet Shaked. « Tout comme les vidéos de l’État islamique sont traquées et supprimées du réseau, nous voulons qu’ils entreprennent les mêmes actions contre les contenus palestiniens qui incitent au terrorisme », avait demandé cette dernière.
L’accord négocié prévoit ainsi de supprimer les contenus « incendiaires », qui peuvent amener des Palestiniens ou des Israéliens à se faire la guerre, sans que la frontière soit claire entre les discours simplement politiques qui peuvent légitimement alimenter des haines, et les discours qui appellent à exprimer cette haine par des actions terroristes.
Notre équipe évalue des millions de signalements chaque semaine, et parfois nous avons tort
« Nous demandons que l’administration de Facebook clarifie davantage les mécanismes par lesquels sont implémentés des accords entre [elle] et les États, y compris cet accord, et d’annoncer les conditions qui permettent à l’administration de Facebook de violer les libertés personnelles d’internautes, et de signer des accords avec des régimes et des autorités pour restreindre ces libertés ». demandaient les journalistes.
Pour expliquer la censure des journalistes palestiniens, Facebook a simplement parlé d’une « erreur », sans s’étendre davantage. « Notre équipe évalue des millions de signalements chaque semaine, et parfois nous avons tort. Nous sommes très désolés de cette erreur », a indiqué un porte-parole de Facebook à Al Arabya.
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