Un député de la majorité présidentielle s’inquiète des effets des sites communautaires sur les violences scolaires. Il souhaite savoir si le ministère de l’éducation nationale prévoit des mesures pour résorber ce phénomène, en particulier celui du cyber-harcèlement. Il évoque notamment la fermeture des comptes des internautes coupables d’abus.

Les bagarres dans les cours de récréation ou les tragédies qui surviennent en dehors de l’enceinte scolaire sont-elles attisées par les réseaux sociaux ? Alors que plus en plus de jeunes s’inscrivent sur les sites communautaires pour interagir avec leurs proches, un député de la majorité présidentielle, Christian Ménard, s’interroge sur les effets de ces espaces sur la violence à l’école.

Dans une question écrite publiée mardi au Journal officiel, le parlementaire explique « les applications d’Internet sont susceptibles de porter hors de l’enceinte scolaire les faits de harcèlements (exclusion du groupe, par exemple) en s’insinuant dans les autres milieux de la vie de l’enfant, le cernant où qu’il soit« . Il souhaite savoir quelles sont les mesures que compte prendre le ministère de l’éducation nationale pour résorber ce phénomène.

« Le corps enseignant et l’éducation nationale ont pris conscience des risques psychologiques sur les jeunes, mais la lutte contre ce phénomène d’amplification et de propagation reste difficile. Outre la prévention nécessaire, la demande de fermeture systématique du compte des auteurs de harcèlements a été avancée, mais ces procédures sont complexes à mettre en place » note l’élu.

Facebook, acteur incontournable

Ce qui n’est pas peu dire. On se souvient que le ministre Luc Chatel avait annoncé un peu trop vite, lors des assises nationales sur le harcèlement scolaire, un accord avec Facebook sur la fermeture des comptes des mineurs accusés de comportements abusifs envers d’autres jeunes. Le site communautaire américain avait alors fait savoir qu’aucun engagement formel n’avait été passé, même si des rencontres ont lieu.

En juin, le gouvernement avait signé avec l’association e-Enfance une convention sur cette question, qui prévoit en particulier le signalement des profils Facebook des élèves coupables de harcèlement, en vue de les faire fermer. Curieusement, le réseau social était bien représenté lors de cette annoncé mais n’avait pas lui-même paraphé le document. Une décision qui reste curieuse aujourd’hui encore.

L’Hadopi pour lutter contre le harcèlement ?

Le phénomène du harcèlement en ligne est assez récent. Du côté de la CNIL, il a été constaté une progression des cas de harcèlement et de lynchages sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux tels que Facebook. Si le nombre de plaintes reste assez bas, la tendance est suffisamment grave pour que plusieurs personnalités politiques se saisissent de la question.

Ainsi, le ministère de la culture avait préconisé le filtrage et le signalement des sites contenus des contenus préjudiciables, tandis qu’un député UMP avait suggéré que l’Hadopi remplisse une mission de surveillance des réseaux sociaux alors que ses missions se limitent à la lutte contre le piratage et au développement de l’offre légale sur Internet.

Mais si le phénomène est récent, cela n’empêche nullement la justice d’intervenir. Au Royaume-Uni, les tribunaux ont lourdement condamné un jeune homme pour avoir passé son temps à s’acharner sur la famille d’une adolescente qui avait mis fin à ses jours. Il a été condamné à 4 mois de prison et ne pourra plus fréquenter le moindre site communautaire pendant une durée de 5 ans.

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