Autonome ou pas, la voiture de demain devra en tout cas être électrique. Telle est la trajectoire que le gouvernement entend favoriser dans les années à venir, de façon à accompagner le parc automobile dans sa transition énergétique. Car il y a urgence : le transport routier représente aujourd’hui l’un des principaux postes de production de CO2 dans le monde.
Mais pour que les automobilistes acceptent d’aller vers ce genre de véhicule, encore faut-il avoir la certitude d’avoir une borne de recharge électrique pas trop loin de chez soi et un maillage du territoire suffisant pour n’avoir aucune mauvaise surprise si le conducteur veut prendre la route pour aller en vacances, par exemple. Autrement dit, il faut des bornes. Et il en faut beaucoup.
En 2020, il devrait y en avoir un million. C’est ce qu’a annoncé Ségolène Royal samedi lors de l’ouverture du mondial de l’automobile. L’extrême majorité de ces bornes sera installée chez les particuliers (il est question de 900 000 points de charge) tandis que le reste sera déployé dans des stations publiques. Celles-ci sont actuellement au nombre de 4 492, avec 14 240 points de charge, en date de septembre 2016.
Pour encourager les particuliers à installer des bornes de recharge électrique chez eux, il est prévu de leur faire bénéficier du crédit d’impôt transition énergétique qui permet de profiter d’un financement à hauteur de 30 % du coût d’une borne. Par exemple, une borne Legrand est facturée 616 euros HT. Les prix varient de 500 à 1 000 €. Il faut aussi compter l’installation, estimée entre 300 et 600 €, selon Automobile Propre.
L’avantage des bornes publiques est la recharge rapide. Une auto Tesla peut retrouver par exemple 70 % de son niveau maximal en 20 minutes (il faut néanmoins 2 heures pour une charge complète). Le problème, c’est qu’elles coûtent plus cher. Les bornes privées sont nettement moins onéreuses, mais il faut compter plusieurs heures pour recharger complètement la voiture.
« Des aides à l’installation de points de charge ouverts au public ou privés soutenus par le programme d’investissements d’avenir, le dispositif des certificats d’économie d’énergie pour les bornes privées ou semi-publiques au travers du programme ADVENIR (Aide au Développement des Véhicules Électriques grâce à de Nouvelles infrastructures de Recharge) ou l’exonération de redevances pour des réseaux nationaux », écrit le gouvernement.
Depuis le début de l’année, près de 4 000 points de charge ont été mis en service. Par rapport à la situation de juillet 2012, il y en a huit fois plus. Un rythme de déploiement qui suit la démocratisation du véhicule électrique en France. Selon Ségolène Royal, le nombre de véhicules électriques a triplé depuis 2014. 22 227 ont été immatriculées en 2015. Il n’y en avait que 980 en 2010.
Pour éviter d’engager des travaux trop lourds en ville, des sociétés essaient de déployer des bornes de recharge en profitant des infrastructures déjà en place et du mobilier urbain. C’est le cas par exemple de Bouygues qui s’est associé à la mairie de La-Roche-sur-Yon pour y tester des bornes de véhicules électriques directement intégrées aux lampadaires.
La loi sur la transition énergétique fixe un objectif de 7 millions de points de charge en 2030. Elle impose également l’installation de points de recharge lors de certains travaux. Reste une interrogation : d’où proviendra l’électricité qui sera desservie par ces bornes ? C’est un enjeu clé pour la transition énergétique : il serait en effet contre-productif de miser sur les voitures électriques si celles-ci sont alimentées par des sources d’énergie polluantes.
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