Pour former les jeunes qui devraient occuper près de 50 000 postes non pourvus dans le secteur du numérique, le gouvernement a mobilisé depuis deux ans les écoles et les formations françaises pour créer les voies d’accès vers ces emplois.

En déplacement au Kremlin-Bicêtre, François Hollande a tenu à mettre en scène la signature avec Google, la Société Générale ou encore la Caisse des Dépôts, des débuts d’un groupe d’intérêt public pour soutenir l’initiative gouvernementale d’une Grande École Numérique. Ce groupe accompagnera les 171 formations labellisées par l’État pour un vaste projet de réseau de formations dans le secteur du numérique.

Car la Grande École du Numérique est d’abord une initiative qui doit aider des acteurs publics et privés sur l’ensemble du territoire à développer une offre de formation adaptée à la demande croissante en main d’œuvre dans la nouvelle économie. Le président de la République a ainsi expliqué que près de 50 000 emplois étaient à pourvoir dans le secteur.

Ce lundi, François Hollande souhaitait annoncer que d’ici 2017 plus de 10 000 jeunes bénéficieraient d’une des formations proposées par les différents établissements regroupés sous le label gouvernemental. En 2016, ils étaient 4 000. Avec plus de 30 % de jeunes filles et une majorité de non-bacheliers, l’initiative conjointe du gouvernement et des acteurs du milieu traduit une volonté de former une école de la deuxième chance et d’établir une plus forte mixité dans ce milieu professionnel.

Les formations choisies pour faire partie de la Grande École du Numérique répondent à des impératifs pédagogiques et professionnels. L’objectif poursuivi par le gouvernement est de rattraper le retard français en matière de formation sur le secteur.

On pourrait regretter que le milieu universitaire ne soit pas mis à contribution, faisant reposer en grande partie ces formations sur des partenariats publics-privés, comme l’Epitech qui recevait le chef de l’État dans ses locaux afin d’intervenir à la web@cadémie, sa formation affiliée à la Grande École du Numérique.

Former une école de la deuxième chance

Mais ces formations privées semblent aujourd’hui les plus adaptées pour offrir la seconde chance tant vantée par François Hollande. Certaines universités se montrent néanmoins volontaristes, comme celle de Haute-Alsace, dont le président souhaite voir ses filières intégrer le label. Mais pour cela, il faudra que l’université accepte plus de DAEU (diplôme d’accès aux études universitaires) pour les non-bacheliers. Le label exige entre autres que 50 % des élèves soient sans emploi, une manière d’inciter les formations bénéficiaires à être de vraies écoles de la seconde chance.

En terme de budget, chaque formation recevra de la part d’un fonds gouvernemental un montant de 70 000 euros pour son développement et un budget de 10 millions d’euros sera engagé pour l’attribution de bourses qui, délivrées en fonction de critères sociaux, devraient aider chaque élève à rentrer dans ces formations parfois coûteuses.

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