François Hollande et Martine Aubry croisent le fer sur l’avenir de la loi Hadopi. La seconde a profité des incertitudes du premier pour décocher quelques flèches à son rival et marquer la constance de ses engagements. Le premier a réagi ce matin à la radio pour préciser ses intentions et prévenir qu’il faudra de toute façon une « nouvelle législation ».

Mise à jour – Le duel Hollande – Aubry sur l’avenir de la loi Hadopi se poursuit. Sur France Inter ce matin, l’ancienne première secrétaire du Parti socialiste a taclé une fois encore son rival sur les différentes déclarations qu’il a tenues au cours des derniers jours.

Dans son intervention, Martine Aubry a revendiqué sa clarté et a promis d’abroger la loi Hadopi et de mettre à la place un financement pour les droits d’auteur. « François Hollande a changé trois fois d’avis en trois jours » s’est agacée la maire de Lille. « On ne peut pas dire en privé autre chose que ce qu’on dit en public« .

Sujet du 06 octobre – Les changements de direction successifs de François Hollande sur la loi Hadopi ne sont pas passés inaperçus chez les autres prétendants socialistes engagés dans la course à la primaire. L’ancien premier secrétaire du PS, qui a soufflé le chaud et le froid ces derniers jours sur son intention d’abroger le texte, a ainsi offert une fenêtre de tir inattendue que s’est empressée de saisir Martine Aubry.

Sur Twitter, la maire de Lille a publié un bref commentaire dans lequel elle rappelle que sa position « est claire« . La loi Hadopi sera abrogée. Elle renvoie les internautes à sa page web dédiée à la politique qu’elle veut mettre en œuvre en matière d’Internet. La première secrétaire du Parti socialiste réaffirme son intention « d’abroger la loi Hadopi » et de mettre en place un mécanisme de prélèvement proche de la licence globale.

« Elle propose d’adapter et renforcer le droit d’auteur, et de fonder de nouveaux financements pour la création sur une contribution, forfaitaire et d’un montant modeste, des internautes et sur un prélèvement qu’acquitteront les opérateurs et les fournisseurs d’accès » peut-on lire sur son site. De son côté, François Hollande a brouillé sa position suite à la disparition d’une page évoquant la suppression de la loi.

Depuis, François Hollande s’est employé à préciser sa position. Sur Twitter, l’élu de Corrèze redirige les lecteurs sur son blog où figure une interview donnée ce jeudi matin à France Inter. Il explique « qu’il faut supprimer la loi Hadopi mais avoir une autre législation. On ne peut pas laisser l’Internet sans règle » a-t-il expliqué au journaliste Patrick Cohen.

Tout le problème étant de savoir qu’est-ce qu’entend François Hollande par « autre législation« . Si c’est pour concevoir une Hadopi bis, à quoi bon ? Rappelons que le projet socialiste en matière de politique numérique prévoit l’abrogation des lois pénales concernant l’échange non-marchand des fichiers culturels sur Internet. Début juin, François Hollande avait affirmé vouloir abroger le dispositif Hadopi.

Le socialiste poursuit en expliquant que la suppression de l’Hadopi est la conséquence de plusieurs constats. « Parce que ça ne marche pas. Parce qu’il y a une pénalisation qui n’est pas comprise, et d’ailleurs qui n’est pas appliquée. Et parce que ça a été une intrusion. Mais il va falloir faire une concertation avec les créateurs, avec les auteurs, pour qu’on trouve le meilleur système« .

À la question de savoir si l’ARP a mal compris les propos du candidat Hollande, il répond que la suppression de la loi Hadopi ne signifie pas qu’il faut laisser la situation en l’état. « C’est impératif qu’il y ait cette législation. Parce que ce que il va se passer dans 3 ans c’est la confusion entre télévision et internet. On va pouvoir recevoir internet sur un poste de télévision. Il n’y aurait pas de règle ? Et on pourrait télécharger tout ce qu’on voudrait ?« .

« Mais alors à ce moment-la c’est la fin du cinéma tel qu’il est organisé, et ca nous ne pouvons pas l’accepter. Il faudra des règles et un système qui permettra d’accéder aux œuvres tout en permettant de rémunérer les auteurs » a-t-il conclu.

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