Ce dimanche, le premier tour des primaires du Parti socialiste aura lieu. Six candidats sont en lice pour porter les couleurs du socialisme et du radicalisme lors de l’élection présidentielle qui se déroulera en 2012. Alors que les trois débats télévisés n’ont pas toujours permis de distinguer les différences entre les six prétendants, deux d’entre eux se sont affrontés à distance sur l’avenir de la loi Hadopi.
Martine Aubry a ainsi chargé François Hollande lors d’une interview donnée vendredi à France Inter. La première secrétaire du PS a ainsi reproché à son concurrent le manque de clarté dans ses prises de position sur la loi Hadopi. L’élu de Corrèze est en effet suspecté d’avoir rompu une promesse lors d’une rencontre avec des cinéastes, suspicion qui sera renforcée ensuite avec la disparition d’une page web dédiée à l’Hadopi.
Manuel Valls contre la loi Hadopi
Profitant de cette passe d’armes entre les deux favoris des sondages, Manuel Valls a publié sur son site personnel un article, la veille du premier tour des primaires, dans lequel il réaffirme son engagement contre la loi Hadopi. Assurant n’avoir « jamais tergiversé sur l’abrogation nécessaire de cette loi qui induit la répression, soldée par une sanction pénale, administrative et financière« , le maire d’Évry plaide pour « contribution créative adaptée« .
Reconnaissant que le « téléchargement illégal est répréhensible« , Manuel Valls propose en lieu et place d’Hadopi « de dégager des moyens de financement en faveur de la création, sous la forme d’un versement à la filière artistique ainsi que la réorientation vers cette filière du produit de la taxe sur les fournisseurs d’accès à Internet (évaluée à 1 milliard d’euros par an)« .
Manuel Valls est l’un des rares parlementaires socialistes à avoir signé très tôt, en juin 2008, un appel contre le projet de loi Hadopi. Parmi les autres signataires, signalons la présence à l’époque de Patrick Bloche (très actif lors des débats à l’Assemblée nationale en 2009) ou le député européen socialiste Guy Bono, mobilisé au parlement européen pour bloquer la riposte graduée.
Le projet socialiste en matière de politique numérique prévoit l’abrogation des lois pénales concernant l’échange non-marchand des fichiers culturels sur Internet.
( photo : BY-SA Pierre Slamich )
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