Une campagne d’appel aux inscriptions sur les listes électorales lancée par Facebook aux États-Unis a eu un effet très fort sur le nombre des inscrits.

Pendant trois jours, du 23 au 26 septembre 2016, Facebook a affiché sur les fils d’actualité des internautes américains un message appelant ces derniers à s’inscrire sur les listes électorales pour participer à l’élection présidentielle. « Êtes-vous inscrit pour voter ? Inscrivez-vous maintenant pour être sûr d’avoir une voix dans l’élection », disait le message, accompagné d’un bouton « S’inscrire maintenant ». L’internaute citoyen était alors conduit sur le site officiel vote.gov, qui permet de s’inscrire en ligne dans 33 états américains.

Or selon des données du Center for election innovation & research, rapportées par Mashable, il existe une très forte corrélation entre la campagne d’incitation lancée par Facebook, et les inscriptions reçues dans les différents états. Tous les états concernés ont vu le nombre des inscrits exploser pendant ces trois jours, par rapport aux jours précédents. En Californie par exemple, plus de 123 000 inscriptions ont été effectuées le 23 septembre, contre quelques 24 000 la veille. Dans l’Illinois, l’effet fut particulièrement spectaculaire avec environ 30 000 inscrits le premier jour de l’opération, contre moins de 3 000 la veille. De même en Alabama, où moins de 900 électeurs s’étaient inscrits le 22 septembre, et plus de 20 000 le lendemain.

La corrélation est telle que le New York Times rapporte que neuf États ont explicitement et publiquement attribué l’augmentation des inscriptions à la campagne lancée par Facebook.

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Ce n’est pas la première fois que Facebook cherche à encourager ainsi des électeurs à participer à un processus électoral ou à un scrutin. Déjà en juin dernier, Facebook avait mené campagne pour que les Britanniques s’inscrivent au référendum sur le Brexit, avec un succès similaire. Le nombre des inscrits était passé d’environ 70 000 nouvelles inscriptions par jour à 186 000 le premier jour de l’opération, et jusqu’à 226 000 les jours suivants.

De même en 2014, Facebook avait lancé une campagne auprès des électeurs européens qui pouvaient déclarer voter pour les élections européennes.

Alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour appeler à l’abstention, par dépit face aux choix proposés, ou par défi à l’encontre des institutions, Facebook prend ainsi une position résolument favorable aux « institutions démocratiques » telles qu’elles existent. Le réseau social les considère légitimes, et encourage ses membres à les légitimer plus encore par la participation au vote.

S’il existe, ce qui n’est pas certain, l’effet de telles campagnes sur le résultat du scrutin est difficile à lire. En Grande-Bretagne, il avait été remarqué que le pic d’inscriptions s’était fait beaucoup plus fort chez les jeunes électeurs, avec 66 % des nouveaux inscrits qui avaient moins de 35 ans. Certains avaient alors imaginé que la campagne d’inscriptions serait préjudiciable au camp du Brexit, les jeunes étant considérés comme plus pro-Union européenne que leurs aînés. Mais dans les urnes, c’est bien le Brexit qui l’a emporté.

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