Les temps changent et même la contrebande en prison apprend des nouvelles évolutions technologiques. En effet, la corruption des surveillants pénitentiaires ou l’utilisation d’un membre de sa propre famille pour cacher des objets interdits en prison et les faire entrer clandestinement sont des méthodes qui ont fait leur temps.
Aujourd’hui, beaucoup de contrebandiers utilisent des drones pour infiltrer de la drogue, des smartphones et des films pornos, en établissant un commerce florissant par-delà les hauts murs des pénitenciers. En effet, l’utilisation de ces nouveaux pigeons voyageurs robotiques donnerait pas mal d’avantages aux trafiquants, comme par exemple s’épargner des frais supplémentaires — il n’y a plus de corruption de gardes –, agir plus rapidement grâce à une action qui se déroule seulement en quelques minutes et, surtout, se rendre plus difficilement repérables grâce au contrôle des drones à une distance qui leur permet de se cacher facilement.
C’est le cas de Charles Brooks et Thaddeus Shortz, présenté par le Washington Post ; deux prisonniers qui ont fondé une véritable entreprise de contrebande pénitentiaire de nouvelle génération, qui s’appuyait notamment sur l’utilisation de drones livreurs. Un d’eux, Charles Brooks, lors de son service de réhabilitation pénitentiaire d’entrainement de chiens, attendait la marchandise pendant ses promenades nocturnes avec ses amis à quatre pattes, tandis que Shortz — sorti de prison — envoyait de l’autre bout de la grande muraille un de ses drones livreurs. À travers ce système, les deux auraient gagné beaucoup d’argent, comme en a témoigné Shortz, en disant qu’il avait acheté un nouveau camion de 20 000 dollars et un drone personnalisé.
Ce qui a inquiété les enquêteurs, c’est d’avoir découvert que le drone personnalisé pouvait bien transporter un pistolet, comme par exemple un Smith & Wesson .380 : une grande menace pour les prisonniers. Alors, comment se comportent les administrations pénitentiaires face à ce nouveau défi ? Elles s’adressent à de nouvelles startups qui installent des systèmes de sécurités anti-drone, bien entendu.
Par exemple, DroneShield, fondée par John Franklin — un ancien chercheur du secteur de la Défense Aérienne de la John Hopkins University –, installe des « boîtes » de la dimension d’une boîte à chaussures, capables de détecter les sons produits par le mécanisme des drones — un bourdonnement significatif. L’entreprise serait en train de travailler avec différentes prisons aux États-Unis et en Europe, et installe même ses dispositifs lors d’événements comme le Marathon de Boston.
La startup Dedrone, de son côté, s’engage dans ce genre de domaine. Ses appareils filment les alentours à travers un système vidéo infrarouge et examinent les fréquences radio pour identifier les signaux des commandes à distance et les mouvements de drones éventuels.
Ces systèmes de défense sont différents et variés ; cependant, les cas d’utilisation de drones pour des actes criminels deviennent de plus en plus fréquents. On se souvient du drone radioactif qui a atterri sur le toit de la résidence du premier ministre japonais Shinzo Abe l’année dernière, ou encore le cas d’un drone plein d’héroïne et d’autres drogues qui est tombé dans la cour de la prison de Mansfield en Ohio, causant une grande bagarre générale entre les prisonniers et les surveillants.
En conclusion, le grand défi, dès lors, est d’appliquer des systèmes de sécurité efficaces et simples à utiliser, qui puissent limiter cette nouvelle mode dans la contrebande. Ce ne sera pas facile, parce que cela implique un processus de modernisation lent et progressif… qui sera probablement contourné par une autre technologie quand il sera finalement efficace.
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