Lors de l’intervention militaire en Libye, sous l’égide de l’ONU, la France et le Royaume-Uni ont conduit la majorité des opérations aériennes et navales contre le régime de Kadhafi malgré la participation d’une vingtaine de pays. Les États-Unis, première puissance militaire du monde, se sont très vite placés en retrait, se contentant de fournir un appui logistique et de renseigner leurs alliés.
Si l’administration américaine a choisi de faire de la figuration dans ce conflit, pour différentes raisons, notamment politiques, cela ne l’a pas empêché de réfléchir très sérieusement à la mise en œuvre de moyens nouveaux pour combattre les forces armées libyennes. D’après le New York Times, Washington a envisagé pendant un temps de conduire une cyber-guerre contre la Libye avant de se rétracter.
L’objectif de ces attaques, si elles avaient été menées, était de mettre à terre le système de défense antiaérienne du pays. En effet, la quasi-totalité des opérations de l’OTAN en Libye s’est déroulée dans les airs, avec un appui feu au large des côtes. Les États-Unis souhaitaient éviter que les batteries et les radars de Khadafi ne constituent une menace pour les avions occidentaux.
La cyber-guerre n’a toutefois jamais officiellement eu lieu contre la Libye, les responsables politiques et les officiers militaires interrogés par le New York Times expliquant que cela aurait constitué un fâcheux précédent qui aurait pu inciter à mener à terme d’autres opérations de ce genre contre des nations autrement plus sérieuses sur le plan militaire que la Libye, comme la Chine ou la Russie.
Par ailleurs, il s’est également posé la question de l’autorité du président Barack Obama d’ordonner une telle opération. Selon le New York Times, une décision de ce genre n’aurait pas pu être prise sans une information préalable adressée au Congrès. Au final, les USA ont utilisé des moyens militaires plus conventionnels et aucun avion n’a de toute façon été officiellement abattu par les troupes de Kadhafi.
L’administration américaine considère depuis quelques années le réseau Internet comme un élément vital pour sa sécurité nationale. En mai dernier, un rapport détaillant sa stratégie internationale pour le cyberespace mettait l’accent sur la réponse que les États-Unis entendaient prendre en cas d’actes hostiles contre eux ou contre leurs amis et alliés. « De tels évènements peuvent exiger des réactions de légitime défense« .
Visiblement, les États-Unis pensent également le réseau Internet comme un moyen supplémentaire de mettre en œuvre son hard power. Rappelons que le sujet de la sécurité des réseaux était revenu sur le devant de la scène suite aux attaques informatiques en provenance de Chine contre diverses sociétés occidentales, dont Google. La Chine avait été accusée par le gouvernement américain, malgré des démentis formels de Pékin.
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