Alors que NBC News confirme que les États-Unis auraient bien demandé à l’Équateur d’essayer de faire taire Assange et Wikileaks, la Maison Blanche dément toute discussion dans ce sens avec la diplomatie équatorienne.

C’est un peu le feuilleton de la semaine. Lundi matin, Wikileaks annonçait que Julian Assange était privé d’Internet sur décision d’un état, avant de préciser dans la journée que l’accès avait été coupé par l’Équateur — qui héberge depuis 2012 le journaliste activiste dans son ambassade de Londres, où il bénéficie de l’asile politique. Après avoir dans un premier temps refusé tout commentaire, l’Équateur a finalement confirmé cette décision dans un communiqué incohérent, qui explique que le pays ne veut pas interférer avec les élections américaines.

Mercredi, NBC News publiait le témoignage anonyme d’une source dans les services de renseignement américains, qui assure que la décision équatorienne a été prise à la demande expresse du gouvernement Obama. Mais pas seulement. La petite ambassade de l’Équateur, qui depuis quatre ans accueille 24 heures sur 24 dans ses murs l’une des personnalités les plus connues et controversées du monde, serait de plus en plus fatiguée de cette situation et chercherait depuis plusieurs mois un moyen de faire partir Assange, sans renier pour autant l’asile qui lui a été accordé.

Lorsque le gouvernement américain est venu voir la diplomatie de l’Équateur en s’indignant de ce que Wikileaks puisse se faire l’instrument médiatique d’une tentative prétendue d’influence de la Russie sur l’élection américaine par le biais de piratages de données, l’administration équatorienne y a vu une opportunité.

Assange ambassade

Julian Assange sur le balcon de l’ambassade de l’Équateur à Londres.

« C’était un peu un avis d’expulsion », analyse l’agent américain auprès de NBC News — mais Wikileaks a aussitôt mis en place un accès à internet de secours, probablement par 3G ou 4G.

Néanmoins, Washington apporte un démenti formel. « Même si nos préoccupations au sujet de Wikileaks remontent à longtemps, toute suggestion que le Secrétaire [John] Kerry ou le Département d’État aient été impliqués dans [la tentative de faire] fermer Wikileaks est fausse », assure un porte-parole de la Maison Blanche. « Les informations selon lesquelles le Secrétaire Kerry aurait eu des conversations avec des officiels équatoriens à ce sujet sont simplement fausses. Point. »

Mardi, c’est Wikileaks lui-même qui avait affirmé que « de multiples sources américaines nous disent que John Kerry a demandé à l’Équateur de faire qu’Assange cesse de publier les documents sur Clinton ». Cette demande aurait été formulée selon Wikileaks lors des pourparlers avec les FARC en Colombie, le 28 septembre.

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