Facebook et sa pudeur légendaire offrent un nouvel épisode de mauvaise gestion de son outil de censure : le réseau social a supprimé une vidéo de sensibilisation sur le cancer du sein, jugée trop provocante. Avant de se raviser.

Facebook n’aime guère les seins de femme. En toutes occasions le réseau social les supprime allègrement, sans se rendre compte que sa censure peut se montrer particulièrement indélicate, lorsqu’il s’agit par exemple de photo de la guerre du Vietnam. Or cette semaine, le réseau a récidivé dans ses erreurs par rapport aux organisations de prévention du cancer du sein.

Car à l’évidence, ces associations publient des photos de seins pour une raison qui n’échappera à personne. Mais l’algorithme de Facebook ne pouvant reconnaître la finalité des publications, préfère supprimer du contenu qu’il estime sensible, même quand celui-ci sert l’intérêt général. Ce n’est pas la première fois que le réseau a affaire à des organisations défendant le dépistage du cancer du sein, et cette semaine en Suède, la société a dû présenter des excuses pour avoir retiré de sa plateforme la vidéo suivante.

La publication vient pourtant du très sérieux Cancerfonden, une organisation suédoise de lutte contre le cancer. La vidéo ne montre même pas d’image de seins à proprement parler, mais seulement des schémas pour aider les femmes à détecter les symptômes du cancer.

Jeudi, après la suppression de la vidéo, l’organisation a reçu un message de Facebook, expliquant que le contenu violait les fameuses règles du réseau. Cancerfonden s’est donc fendu d’un statut dans lequel l’organisation déplore la réaction de Facebook ainsi que l’extrême difficulté d’obtenir un contact et une réponse de la part de la société. L’association explique avoir soumis la vidéo au réseau, pour avoir de leur part un retour sur la possibilité de publier leur contenu : Facebook n’a jamais répondu à leurs sollicitations.

La société américaine a finalement répondu à Mashable, qui s’est emparé de l’affaire, en s’excusant : « Nous sommes désolés, notre équipe procède à la vérification de millions d’images publicitaires chaque semaine, et parfois nous nous trompons. L’image ne viole pas notre règlement sur les publicités, nous nous excusons pour l’erreur et allons prévenir l’éditeur que nous approuvons cette publicité. » La vidéo a donc fait son retour en ligne. Une situation qui aurait pu s’éterniser, comme c’est souvent le cas avec Facebook et les censures.

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